Rendez-vous des arts et métiers numériques
Deuxième édition de Bastia Ville Digitale. Un programme riche et diversifié pour conjuguer la vie au présent en ouvrant des perspectives d’avenir. Une manifestation dynamique et ambitieuse.
Pendant deux semaines « Bastia Ville Digitale », sous la houlette de l’association EMAHO dont le pilier corse est Jean Leccia va décliner plusieurs propositions dont la production par des jeunes sans emploi d’une émission de télévision ultérieurement diffusé sur France 3 - Corse. Étape déterminante de cette opération baptisée « Bastia Digitale Académie » l’appel à candidature, clos le 28 septembre, pour retenir les trente participants. A l’affiche également un « Forum de l’Initiation des Arts et Métiers du Numérique » pour les collégiens qui pourront s’inscrire à cinq ateliers différents : MAO, synchro, interprétation photographique, vjing (mixage d’images de la ville, de vidéos, d’images virtuelles) auxquels s’ajoutent un atelier de petits reporters et un autre voué à la réalisation d’une émission de radio à RCFM. Des rencontres professionnelles avec des responsables d’entreprises qui seront mis en présence de jeunes sous le patronage de Pôle Emploi et de la CCI. Une journée consacrée aux logiciels libres avec à la barre EMAHO. Une « Jet Lag Party », intitulé jouant sur la notion de décalage horaire, un concept très en vogue, qui fera là sa première en France grâce à la nouvelle plateforme en ligne, www.glowbl.com qui retransmet de tous les points du globe des soirées live sur le net avec une possibilité d’interactivité pour les internautes-spectateurs. Une initiation aux logiciels Apple. Des « Apéros Digitaux ». Une soirée de clôture avec différents artistes et créateurs sur numérique à la Fabrique de Théâtre. « Bastia Ville Digitale », un nouveau festival pour la capitale de Haute Corse ? Voilà un propos aussi utile que prometteur… car il comble une lacune et a le mérite de recourir à une participation active de ceux qui vont suivre cette édition. En attendant on insistera sur l’intérêt de « Bastia Digitale Académie ». Son originalité ? Faire découvrir la réalité d’une production télévisuelle à des jeunes en les impliquant directement dans la réalisation d’une émission. S’appuyer sur Pôle Emploi, le CRIJ, la Mission locale, sur la CCI, sur des professionnels et des intervenants indiscutables de l’audiovisuel. Ouvrir des pistes à ces jeunes en leur montrant un éventail des métiers de la télévision, en mettant aussi la main à la pâte : producteur, cadreur, réalisateur, scripte, monteur, présentateur, décorateur, etc…Seule condition : être motivés. Opportunité ? Avoir une première expérience sur le terrain, une expérience pouvant déboucher sur des contacts, voire sur des projets plus précis, enfin de ceux qui donnent l’idée d’un futur aux contours moins flous, moins vagues et finalement… humains.
Michèle Acquaviva-Pache
« Notre souhait est d’ouvrir un panel de possibilités aux différents publics, en particulier les jeunes. »
Jean Leccia
Vous insistez sur l’aspect participatif de l’émission TV que produiront les jeunes de « Bastia Digitale Académie ». Pourquoi cette insistance et quel sujet avez-vous retenu ?
Les jeunes ne seront ni objet ni observateurs de l’émission. Après une formation spécifique c’est eux qui seront aux manettes et ils auront obligation de résultat à la fin de l’expérience. Le sujet retenu sera axé sur le culturel et il reviendra à cette équipe de trente jeunes de le choisir. A cette occasion ils feront aussi des interviewes et de petits reportages.
En une semaine l’immersion professionnelle, que vous recherchez, sera-t-elle réalisable ?
Elle sera plus réelle que dans certains stages en entreprises où les stagiaires passent un mois sur trois à préparer des cafés ! S’il faut qu’ils fassent des heures pour terminer une tâche ils le feront ! L’encadrement des professionnels veillera au grain ! Qu’ils n’imaginent pas bayer aux corneilles…
Qu’attendez-vous des rencontres organisées durant les « Journées professionnelles des TIC » ?
Il y aura trois journées. La première, « Réseau Emploi », sera pilotée par le Pôle Emploi avec présentation par des responsables d’entreprises de leurs parcours, de leurs activités, d’éventuels postes à pourvoir. Puis rencontres entre jeunes et entrepreneurs afin que ces derniers les conseillent, les aiguillent, les appellent en cas d’embauche. La deuxième journée sera un mini salon sous les auspices de la CCI qui mettra en présence des « pros » du multimédia et des chefs d’entreprises intéressés par une communication sur internet. Lors de la troisième journée EMAHO se chargera de faire découvrir les logiciels libres.
Ces logiciels libres font beaucoup fantasmer. Pour quelles raisons ?
Ils ont pour eux d’être gratuits et d’avoir des sources de programmation ouvertes. Ils permettent à des gens qui n’ont pas beaucoup de moyens d’utiliser les mêmes fonctionnalités que celles des logiciels en vente, parfois couteux. On peut les comparer aux médicaments génériques, sauf qu’ils n’ont pas les mêmes outils et la même présentation intérieure que les logiciels qu’il faut acheter.
On dit que les métiers du numérique représentent un gros gisement d’emplois. Est-ce aussi vrai que ça ?
Dans ce domaine il y a beaucoup à faire mais les pouvoirs publics devraient impulser une dynamique politique. La Corse n’est pas spécialement en retard, même si une école comme celle des Gobelins de Paris – l’excellence en la matière – n’est pas envisageable à cause d’un tissu économique lacunaire. Mais il y a des créneaux potentiels : musique, vidéo, voix, car les besoins du web sont de plus en plus grands. En Corse on note des réussites du genre telles « I Music School » (enseignement musical sur le net), « ma petite salle de bain. Com » (images d’installation en 3D), « oscaro », le plus gros distributeur de pièces détachées auto d’Europe !
« Bastia Ville Digitale » décline des propositions toujours très ludiques. Est-ce important de joindre l’utile à l’agréable ?
Notre souhait est d’ouvrir un panel de possibilités aux différents publics, en particulier aux jeunes… On ne pense pas que des présentations pompeuses et doctorales soient une solution pour aiguiser leur curiosité et stimuler leur intérêt.
Comment avez-vous choisi les lieux de la manifestation ?
Parce que son environnement est magnifique, parce qu’il est important dans l’histoire bastiaise, parce que ses collections sont belles nous désirions privilégier le Musée de la Ville, et nous sommes heureux qu’on nous y fasse un accueil chaleureux ! Nous irons aussi à la Maison du Centre Ancien, à San Angelo, à la salle polyvalente de Lupino, au Studio 20.
(Propos recueillis par M.A-P)