IL Y A DEUX SIÈCLES, SCHUMANN Tendre et douloureux, fin et viril, étoile double du génie de Schumann, né à Zwickau en Saxe, en 1810. Fils d’un éditeur humaniste, il grandit dans un milieu familial extrêmement propice au développement de son goà »t profond pour la littérature et la musique. Il voulut devenir pianiste, mais lecteur assidu de Goethe, de Walter Scott et de Byron, il fut sur le point de délaisser la musique au profit de la littérature. Toutefois un amour de prime jeunesse pour Agnès Carus, bonne pianiste, le rapprocha de la musique. F.Wieck aura sur lui une influence déterminante, positive et négative à la fois. On verra pourquoi cette ambiguïté. Faisant la connaissance de Clara Wieck, encore enfant, mais qui deviendra une éminente pianiste, une des plus grandes de son siècle, et la femme véritable de sa vie, il reprit ses études musicales. Bien lui en prit. Il deviendra l’un des plus grands compositeurs de l’histoire. Ses intérêts littéraires n’avaient pas pour autant diminué. Hoffmann, Jean Paul (1), Novalis gouvernèrent sa pensée créatrice... Evénement capital : il s’éprit de Clara. Ce fut un amour très contrarié par l’opposition intolérante du père Wieck. Le 12 septembre 1840, ce mariage fut enfin célébré ; condition essentielle de la réussite éminente du compositeur Robert Schumann. Là se place par exemple son célèbre et splendide concerto pour piano en la mineur et l’oratorio «  Le Paradis et la Peri  » (2) précédés des deux quatuors, de la quintette avec piano et du quatuor avec piano également. Mais à trente quatre ans, Schumann commença à souffrir d’une santé mentale précaire. Il n’en écrira pas moins l’opéra «  Genoveva  », concerto pour violoncelle très souvent joué, et les troisième et quatrième Symphonies. Il eut aussi la joie de rencontrer Brahms avec qui se tissa la grande amitié dont il avait tant besoin. Mais en 1854, désespéré, il se jeta dans le Rhin. Il fut sauvé par des pêcheurs. Il ne tarda pas toutefois à être interné à l’asile d’Endenich où il mourut deux ans plus tard. Bien d’autres Å“uvres avaient vu le jour dont une importante production pianistique devenue très célèbres et des lieder dont il faut citer au moins.  »L’amour et la vie d’une femme  ». La musique de Schumann est une musique dont il s’est servi pour exprimer une poétique qui ne le cède en rien à la facilité et se résolvant en une sorte d’acte de foi passionné. (3) Vincent Azamberti (1) Johann Paul Friedrich Richter, dit Jean Paul, écrivain Allemand (2) La Peri, pécheresse chassée du Paradis et condamnée à expier sa faute en partant du «  présent le plus cher aux yeux du ciel  ». L’Œuvre est d’inspiration orientale. (3) A titre d‘illustration sonore on pourra. porter son choix sur l’admirable quintette avec piano exécuté par le Juilliard String quartet et Leonard Bernstein au piano. (Sony. 2007) Â