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Art Contemporain à Patrimonio Invitation à Giovanni Ozzola

jeudi 19 juillet 2012, par Journal de la Corse

Photographies, vidéo, installation, gravures, la cave d’Henri Orenga invite un jeune artiste italien, Giovanni Ozzola. Des créations à découvrir jusqu’au 29 juillet.

Un univers, en apparence, emprunt d’une belle sérénité. En apparence. Car avec une attention plus soutenue, plus aiguisée les propositions que déroule le plasticien acquièrent une singulière complexité en conjuguant contraires et complémentaires. D’abord cet ample diptyque photographique où la mer sans cesse recommencée se joue du ponant et du levant pour mieux les inscrire dans ces paysages maritimes déclinant des inversions où il faut se perdre pour se retrouver. Vastes panoramas duals unis par leur ligne d’horizon qui est la même. Union solidaire à voir dans un même élan du regard ampli de la lumière soyeuse des deux photographies. Dans la salle voisine une vidéo de la mer signe le mouvement imperturbable de la vague matérialisée aussi par le son du flux et du reflux de l’eau surligné par celui du mécanisme d’un volet roulant. Dans les deux cas (photographies et vidéo) Ozzola part du ressenti avant tout conceptualisation. La mer toujours avec cette épave de proue de barque qui semble questionner d’un « Dove Sei ? » quelque survivant de naufrage, re-né à la vie. Autre escale, qui a le marbre pour support, cette fusion tempétueuse du ciel et de la terre incarnée dans un surgissement de noir oppressant troué d’éclat orange dû à l’oxydation de la pierre lors de son impression. La mer encore et encore avec ces ardoises gravées de tracés de route de navigation qui sont autant de sédiments de mémoire relatant de très anciens voyages au pôle sud ou le long des côtes d’Europe jusqu’aux Caraïbes. Évocations de tours du monde où l’imaginaire fertilise le réel pour le façonner d’une énergie poétique. La mer – enfin – révélée de la fenêtre de cette chambre avec vue. Photographie qui, par la modestie de son format et sous une timidité feinte du propos, suggère toute une réinvention de l’univers, nécessité constante de l’humain quand il n’oublie pas son impératif devenir d’homme.

Michèle Acquaviva-Pache

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