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ANTHOLOGIE DE CHANTS ET MUSIQUES PROFANES

jeudi 22 décembre 2011, par Journal de la Corse

Bien peu de temps après la parution d’un bon document réservé à Antoine Ciosi dont il a été rendu compte, voici que du mêmes site culturel de Pigna,- se propose un nouveau intér document, composé de textes et de deux CD, intitulé « Canti e Musica », paru aux Editions « Ocora France » soucieuses de poursuivre l’enregistrement d’une collection réservée aux musiques de divers pays et régions(1). On lira sous la plume de Toni Casalonga ces lignes pertinentes : Il faut dire que nous revenons de loin ; après un XIXe siècle assombri par le mériméisme qui ne s’intéressait qu’aux chants de mort et de vengeance et un long début du XXème rendu sirupeux par l’identification au modèle tinorossien (2), il a fallu le Riacquistu des années 70 pour redécouvrir la beauté de notre patrimoine… ». A l’appui du projet réalisé par l’ensemble du document, on trouvera un historique de la musique corse. On y trouve en entrée :» Constitutif de leur être profond, le chant accompagnait les Corses de la naissance à la mort ». Suit un développement réservé aux instruments de musique. Tous nos compatriotes savent-ils qu’il existe et un répertoire instrumental riche et varié ? Un des instruments privilégiés était et est de nouveau la cetera, cistre corse présent dans l’île depuis le début du XVIIe siècle. C’est de loin l’instrument le plus élaboré. Citons aussi la pifana, flûte de berger en corne de chèvre, la pirula, autre flûte faite de roseau, la cialamedda, instrument à anche battante simple (3) Au fil du temps, la guitare, la mandoline et l’accordéon sont devenus aussi traditionnels. Mais le violon ? Les violoneux Corses : la musique toujours à leur côté. Citons quelques titres introduisant aux pièces contenues dans les deux disques. Dans le premier CD : « O Fiammò », lamentu qui illustre la force de la relation entre l’homme et son compagnon de travail, l’animal, « Ballu di I Castiglioni », chant dans lequel le violon dialogue avec un bourdon (4), « Terzetti Rusinchi », qu’interprètent deux voix de femmes, « Paghiella di Tagliu » etc… Dans le deuxième CD, citons :»Versu longu » paghjella, « L’Uliosu », quadrille par quatre violoneux, » A Canzona di e torse » qui évoque ces femmes fort pauvres qui vendaient leur chevelure, etc …

La vérité de l’expression comprise en ces chants est presque palpable. Pace e salute !

Vincent Azamberti

(1)Acora Radio France. C560234 et C560235

(2)Tino Rossi a profité des circonstances.

(3)L‘anche est une languette dont les vibrations produisent les sons de certains instruments à vent ( clarinette, hautbois,etc..)

(4)bourdon : à l‘origine, jeu d‘orgue aux sonorités douces et moelleuses.

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