Cette semaine, nous sommes allés à la rencontre de l’univers haut en couleur du très éclectique écrivain, Marie-Hélène Ferrari, auteur de polars, de romans historiques ou encore de nouvelles. Juriste, spécialisée en droit fiscal, a fait les Beaux-arts, capésienne de Lettres elle fit le choix de revenir, pour le bonheur de ses nombreux lecteurs, à sa véritable passion, la littérature. Une production incroyable et diverse. Elle a publié récemment La honte en héritage, roman historique à la facture particulière et continue d’écrire sur, son personnage fétiche, le commissaire Pierucci. Rencontre avec un écrivain prolifique qui réside à Bonifacio.
Comment décririez-vous votre univers et vos sources d’inspiration ?
Je lis énormément, de tout (parfois de n’importe quoi) et j’aime autant la SF, le roman classique, la philo (avec une prédilection pour Marc- Aurèle et Sénèque, Nietzsche, Cioran) le roman policier, les essais, les livres techniques (tout ce qui a trait à l’entomologie - étude ou science des insectes). Quand je suis dans un sujet, il faut que je lise tout ce que je trouve dessus (vraiment tout ce que je peux trouver). Ainsi je ne sais si j’ai des sources littéraires, mais je suis comme une bonde, j’ai un trop-plein sûrement. Ensuite mon univers ? Un certain désenchantement, l’envie d’y croire, une grande naïveté, en même temps qu’un certain cynisme et une forme de magie quotidienne... enfin je crois que mes personnages sont comme cela. Ils sont entiers... Elle est énorme cette question, parce que mon univers, je suis la dernière personne à pouvoir le définir, vraiment la dernière. Je pourrais peut être définir une volonté de style, par un choix d’images, de contrastes, une importance accordée aux descriptions et une place pour les gourmandises, auditives, gustatives, olfactives.
Vous publiez autant des romans historiques que des polars, comment s’approprier ces deux styles différents ?
Romans historiques, romans tout court, essais, poésie, polars, théâtre. Je pense que tout cela se ressemble, si on y attache une qualité de style et une volonté d’écrire avec exigence. Ce qui ne signifie pas que je me pense à hauteur de mes ambitions. Mais ce que je ne peux exprimer dans un genre, se déverse dans l’autre. Quand j’écris un livre principal, j’en ai toujours un autre à côté, dans un autre registre.
Votre personnage fétiche, au centre de plusieurs polars est le commissaire Pierucci, comment décririez-vous ce personnage ?
Complexe, humain, philosophe et élitiste.
L’importance de la Corse comme toile de fonds dans votre oeuvre ?
Fondamentale, c’est ma source première d’inspiration, ce qui éveille ma curiosité, ce qui me rassure.
Enfin évoquez-nous la genèse de votre dernier ouvrage historique « la honte en héritage » ?
De la conjonction de la redécouverte de documents familiaux, lettres échangées pendant la guerre entre Jean César Simeoni et son épouse Sylvia, ma belle-mère, au loin (elle n’avait pas voulu s’enfermer sur l’île durant la guerre de peur de perdre son travail et son indépendance), découverte de tableaux un peu étranges qui ont une histoire complexe et d’une période de reconstruction en maison de rééducation. Ensuite le reste, c’est l’imagination.
Lisa D’Orazio