« Les cinéastes italiens excellents lorsqu’il faut parler de la réalité d’aujourd’hui. » Lidia Morfino
Florence, qu’est-ce que cela évoque pour vous ?
Une atmosphère de rêve … Un musée à ciel ouvert … Le nom de cette ville revenait souvent parmi les suggestions du public, et la municipalité de cette cité était partante pour un nouveau jumelage. Nous avons travaillé avec le président du centre historique de Florence, une personnalité nommé par les élus à la culture. Cette collaboration va permettre aux Bastiais de découvrir à travers une expo photos et un petit film diffusé au péristyle du théâtre les inondations de 1960 qui suscitèrent une énorme peur chez les Florentins et un immense élan de solidarité de leur part. Mais il y aura aussi des événements purement festifs liés à la tradition florentine avec des lanceurs de drapeaux, et un match de football en costumes de la Renaissance.
Le plus compliqué dans l’organisation d’un tel festival ?
Les tâches sont bien partagées entre nous car on peut compter sur l’expérience du président René Viale et sur la passion du cinéma de notre programmateur, Jean Baptiste Croce. On a une équipe très soudée composée de bénévoles et de membres du « Studio Cinéma ». Quant à moi je m’occupe des relations avec l’Italie. A cause du manque de liaisons directes les voyages des invités sont toujours délicats à mettre au point. Bref, au plan pratique il y a toujours mille choses à régler !
La cuvée cinématographique qu’on s’apprête à déguster comporte-t-elle des thématiques spécifiques ?
Le thème qui revient c’est la vie de tous les jours. Les cinéastes italiens excellents lorsqu’il faut parler de la réalité d’aujourd’hui. Les films proposés traitent ainsi de l’individualisme, de l’incommunicabilité, de la solitude …
Quels cinéastes, quels comédiens, qu’on pourra voir à l’écran, ont particulièrement le vent en poupe en Italie ?
Du côté des réalisateurs : Carlo Verdone, considéré comme l’héritier d’Alberto Sordi ; Gabriele Salvatore ; Silvio Soldini ; Daniele Luchetti, qui est une référence à lui seul. Parmi les comédiens on invite les figures les plus importantes du moment … qui, malheureusement, sont trop fréquemment de célèbres inconnus hors d’Italie. Toutefois il faut noter qu’en 2010 la distribution des films de la péninsule a été meilleure en France.
En dehors des projections qu’est-ce qui vous plait dans le festival ?
L’aspect convivial … L’affiche 2011 résume bien notre état d’esprit avec son petit côté naïf incarné par Pinocchio, avec le dessin d’une valise, beau symbole du cinéma qui est toujours une invitation au voyage. J’aime qu’on ne se prenne pas au sérieux tout en faisant les choses très sérieusement … et avec plaisir.
A Bastia vous êtes peu ou prou le visage de l’Italie. Comment ressentez-vous cela ?
C’est très sympathique ! Cette réaction des Bastiais provient sans doute du fait que je suis italienne et que toute mon activité tourne autour de l’Italie : festival, « Cari », « Dante Alighieri », avec comme point commun, la promotion de la langue italienne.
Le film qu’on ne se pardonnerait pas de rater ?
Dans la compétition, « L’uomo che verrà » de Giorgio Diritti, parce que le sujet touche un large public. Personnellement j’ai un faible pour « La doppia ora » de Giuseppe Capotondi, parce que j’apprécie les thrillers. Hors compétition il ne faut pas louper « Baaria » de Tornatore, une saga sicilienne qui sort de l’ordinaire, et « Rosso come il cielo » de Bortone, un petit bijou de sensibilité et de finesse.
Propos recueillis par M.A-P