«  Convaincre que la musique classique n’est pas élitiste mais qu’elle s’adresse à tous et touche tout un chacun  ». Jean Sicurani Pourquoi avoir choisi Bruno Coulais comme parrain de cette dixième édition ? En 2004 et 2006 il a composé pour nous deux créations. C’est devenu un ami qui participe à la vie de ces «  Rencontres  » même s’il est très occupé. Cette année il sera présent durant une partie de la manifestation et l’an prochain il sera associé en tant que compositeur. Votre principal souci en élaborant cette programmation 2010 ? Essayer de contenter un public le plus large possible. Convaincre que la musique classique n’est pas élitiste mais qu’elle s’adresse à tous et touche tout un chacun. Pour la faire découvrir au plus grand nombre nous avons prévu deux concerts gratuits et en plein air. Une façon d’aller au-devant des spectateurs… Vous avez un invité prestigieux en la personne de Stephen Kovacevich. Pourquoi vous réjouissez-vous particulièrement de sa participation ? J’adore Beethoven dont il est un grand spécialiste. Quand je l’écoute je suis transporté par l’extrême sensibilité de son interprétation. Les mots me manquent pour décrire ce que je ressens … A 70 ans il est au summum de son art. On est d’autant plus fier et heureux de l’accueillir à Calenzana qu’il se fait rare en France ! Cette année encore on aura l’opportunité d’entendre de la très belle musique le sourire aux lèvres, voire en riant carrément. D’où vous vient ce goà »t pour le burlesque ? Ce n’est pas tant le burlesque qui m’intéresse même s’il est sympathique que l’approche faite par les musiciens qui en font le choix. Car je pense que c’est une occasion d’élargir l’auditoire et de donner aux gens l’envie d’écouter du classique en les amenant à varier leurs goà »ts musicaux. Les qualités des musiciens constituant Le Quatuor ? Musicalement ce sont des virtuoses et ils sont irrésistibles comme comiques. Leur spectacle que j’ai vu à Paris cet hiver est un régal au plan du son et au plan du visuel. Autre mérite : ils arrivent toujours à surprendre et c’est la première fois qu’ils se produisent en Corse ! Quelle place accordez-vous aux jeunes ? Depuis trois ans avec l’association «  Scherzando  » nous proposons des ateliers en direction des jeunes de 8 à 11 ans et de 12 à 15 ans. Pour les premiers il s’agit de préparation à l’écoute de concerts et de suivi de régie. Pour les seconds ils s’occuperont d’une gazette centrée sur «  les Rencontres  ». Ces sensibilisations sont importantes pour former public, artiste, militants associatifs de demain. Lors de la dernière année scolaire vous avez entrepris de lancer des «  master class  ». Ont-elles tenues leurs promesses ? Les enseignants ont fait preuve de grandes qualités artistiques et humaines ce qui est capitale quand il s’agit de transmettre. Cette formation de jeunes en dehors des centres urbains est primordiale mais lourde à organiser. La «  master class  » de piano a réuni des élèves insulaires, celle d’alto des jeunes d’ici, de Paris et de Lyon. Incontournable un récital Chopin, l’année de la célébration du 200ème anniversaire de sa naissance ? Incontournable, non ! Souhaitable, oui … d’autant que le pianiste, Demis Pascal qui accompagne «  Les Rencontres  » depuis sept ans est un virtuose de Chopin. En première partie de son récital il y aura aussi du Schumann et du Ravel avec de jeunes interprètes insulaires qui pourront se confronter à leurs pairs plus confirmés. L’intitulé exact de la manifestation est «  Rencontres de musiques classique et contemporaine  ». Pouvez-vous expliquer le sens que vous donnez à ce dernier mot ? Il ne doit pas être compris dans le sens de recherche mais comme ouverture aux musiques d’aujourd’hui. Propos recueillis par M.A-P Â