Accueil du site > Culture > CD QUINTETTES A VENT
 

CD QUINTETTES A VENT

vendredi 4 février 2011, par Journal de la Corse

Quintettes a vent

Après la fondation en 1795 du Conservatoire de Paris, la formation émancipatrice dont bénéficièrent alors les instruments à vent les mit naturellement d’abord en valeur en tant que solistes et plusieurs générations de virtuoses devaient par la suite en tirer les plus grands prestiges. Un bel album consacré à des quintettes à vent vous est proposé aujourd’hui. Les compositeurs concernés sont Jacques Ibert, Jean Français, Henri Tomasi et Thierry Escaich. On doit ce CD au « Quintette Aquilon » (1). Les œuvres exécutées relèvent d’une certaine exigence d’écoute et composées successivement en 1930, 1948, 1963 et 1994, soit en plein XXe siècle, représentatif d’un bouleversement certain de l’écriture musicale. Les compositions exécutées ici, représentent une nouveauté exceptionnelle, et qui, au-delà des prouesses techniques habituelles, offre aux exécutants une musique de chambre raffinée, intelligente, au service d’un alliage de timbres original. Les Trois pièces brèves de Jacques Ibert sont un joyau incontournable du répertoire du Quintette à vent, renfermant élégance, humour et une discrète touche de goût « à l’ancienne ». Le Quintette de Jean Français devint rapidement célèbre. De l’humour là aussi mais encore de la brillance. Une œuvre réjouissante demandant aux exécutants la plus grande habileté. La gouaille et le burlesque y sont même de mise. On pense un peu à l’atmosphère du cirque. Henri Tomasi attribua une part importante de sa production aux instruments à vent. Les « Cinq danses » ici présentes constituent un modèle d’instrumentation. Un domaine dans lequel Tomasi excellait. On a là des pages séduisantes et spectaculaires, d’un lyrisme audacieux et frappant. Quant à Thierry Escaich né en 1965, il figure parmi les principaux représentants de la musique française actuelle. Son Quintette lui inspire ces mots : « Trois instants fugitifs ou trois peintures de caractère, pourrait on dire. Trois tableaux résolument différents et sans lien thématique apparent ». Bref. Le tout, comme Emile Vuillermoz naguère le notait, parlant du « Quintette à vent français » « le Quintette Aquilon s’impose comme un véritable petit orgue vivant »

Vincent Azamberti

AJPR. Premiers horizons 070. 140

Répondre à cet article