Accueil du site > Culture > Alexandre Oppecini
 

Alexandre Oppecini

vendredi 12 juillet 2013, par Journal de la Corse

« J’ai besoin d’une belle histoire. Souvent, au théâtre, on privilégie trop ce qui est purement scénique au détriment du personnage qui se bat pour quelque chose, et qui évolue… »

Alexandre Oppecini

Quel est le théâtre qui vous touche le plus ?

J’ai besoin d’une belle histoire. Souvent, au théâtre on privilégie trop ce qui est purement scénique au détriment du personnage qui se bat pour quelque chose, et qui évolue… Le texte est très important, sans pour autant qu’il soit poésie pure ou essai philosophique. Par l’écriture, par l’intelligence de l’action il faut pouvoir tenir le spectateur en haleine jusqu’au bout. Alors peu importe que le registre soit classique ou contemporain.

En août vous présentez à nouveau en Corse « Roméo et Juliette : la rencontre ». Comment vous est venue l’idée de cette pièce ?

Je suis un passionné de Shakespeare dont l’oeuvre a pour moi des accents tellement contemporains ! Ainsi ce personnage de Juliette, quinze ans, qui s’éveille à la sensualité et se pose des questions qui sont celles des filles d’aujourd’hui. J’ai travaillé l’oeuvre en atelier avec des élèves. Au début ils n’étaient guère convaincus mais peu à peu en s’appropriant le texte de Shakespeare ils ont changé d’avis et adhéré. Je me suis inspiré de cette expérience pour « Roméo et Juliette : la rencontre », qui montre aux spectateurs comment une pièce se monte au cours d’une répétition. Et encore tant mieux si au-delà de la représentation le public a envie de lire ou de relire l’oeuvre originale !

Aux dernières « Teatrale » la pièce de Jean Pierre Dopagne, « L’enseigneur » que vous avez mise en scène a été très remarquée. Pourquoi ?

« L’enseigneur » met le doigt sur des problèmes de l’Éducation Nationale. C’est l’interprète de la pièce, Rébecca Grammatyka, exenseignante, qui m’a fait découvrir ce texte. Il dépeint bien un système éducatif qui peut détruire des profs et décevoir des élèves. Par son thème la pièce touche beaucoup les spectateurs. Écrite pour un quinquagénaire elle a été adaptée pour Rébecca qui joue tous les rôles. Mais en octobre avec les étudiants de Corte puis avec les lycéens de Ghisonaccia nous allons passer du monologue à un « spectacle chorale ».

Pour la récente « Nuit des Musée » vous nous avez proposé « Bastia, hannu dettu… » au Palais des Gouverneurs, un moment intense avec Philippe Ambrosini. Pourquoi et comment cette expérience ?

C’était une proposition de Marie Hélène Giuly du Musée bastiais d’art et d’histoire. « Bastia, anu dettu… » est basé sur des correspondances ou des écrits de personnalités qui ont visité la ville aux 17e, 18e, 19e siècles et son but était de s’insérer dans la collection permanente en lui insufflant de la vie. On a eu la chance que Philippe Ambrosini se rende disponible tant avec sa remarquable énergie et sa voix incroyable il peut incarner beaucoup de personnages. Il est en outre très attaché à l’histoire de Bastia.

Qu’est qui vous guide dans une mise en scène ?

Souvent c’est l’acteur et son personnage. J’aime ce qu’apporte le comédien. La mise en scène est là pour accompagner l’humain…

Comment choisissez-vous vos acteurs ?

Il faut qu’ils me fassent rêver et qu’ils soient dans l’instant présent. Ils doivent m’apprendre des choses et être prêts à apprendre de moi. Entre nous l’échange est indispensable. Capitales encore leurs motivations, leur capacité à se donner à fond et à se remettre en question.

Metteur en scène vous êtes également acteur, auteur, traducteur… Votre activité de prédilection ?

Ma préférence c’est défendre de bons textes que ce soit comme metteur en scène, acteur, producteur, ou auteur ! Je n’ai pas envie de choisir même si je me passionne de plus en plus pour l’écriture et la réalisation de films…

• Propos recueillis par M.A-P

Répondre à cet article