La deuxième édition des Médiévales de Levie, haut lieu historique et patrimonial de la Corse, réunit, ce week-end, tous les amoureux d’histoire mais aussi et surtout les habitants autour d’un projet commun : créer les conditions d’une dynamique économique et culturelle pour la microrégion. Adossée aux traditionnelles journées du Patrimoine, cette manifestation, placée, cette année, sous le thème « Couleurs et Enchantements du Moyen-âge » ravira les amateurs du genre et devrait attirer une foule considérable.
Un an et une première édition ont suffi pour faire des Médiévales de Levie un incontournable rendez-vous historique et culturel. Une notoriété qui s’étend, largement au-delà de la microrégion. C’est bien le signe que le pari osé par Jeanine De Lanfranchi, conservatrice du musée départemental de l’Alta Rocca, à l’origine de la manifestation, est d’ores et déjà relevé. Cet événement, explique-t-elle, s’inscrit dans le cadre des actions de redynamisation d’un territoire rural. Le musée montre ainsi qu’il est un lieu de vie autant qu’un lieu de savoir, ancré dans son territoire – à savoir la micro région de l’Alta Rocca- apte à jouer son rôle de moteur culturel. L’événement a lieu à Levie situé au croisement des voies, qui portent son histoire dans son nom corse (étymologiquement Les voies), Depuis le moyen âge, ce bourg est un lieu de rencontres et de passages pour ceux qui viennent des quatre coins de l’île par quatre cols. Village proche de Porto Vecchio et du Grand Sud par la voie des cols de Bacinu ou de l’Ospedale, il est historiquement tourné vers la mer tyrrhénienne depuis des millénaires et s’est construit au fil des siècles entre mer et montagne. »
Un événement culturel de grande envergure
Culture et nature, sont, depuis trois décennies, les deux moteurs du lieu. Il manquait à Levie un événement incontournable, de grande envergure. C’est chose faite avec les Médiévales dont la première édition a, il convient de le souligner, dépassé toutes les prévisions. Dans cet élan, les organisateurs souhaitent renouveler l’opération avec le même panache et surtout le même esprit. Comme l’an dernier, Levie se met à l’heure du Moyen-Âge. Et chaque habitant apporte sa pierre à l’édifice. Tout est minutieusement préparé, dans les moindres détails. Des maisons pavoisées, aux habitants costumés en passant par les menus médiévaux. Le village regorgera de surprises à chaque coin de rue : ici des échoppes éphémères, là des animations de rue et des déambulations de saltimbanques, plus loin des saynètes facétieuses où l’herboriste charlatan croisera une fée, le dompteur dressera son ours, le roi cherchera ses bouffons. Tout est conçu pour inviter à festoyer. Ânes, mulets, chevaux croisant des piétons ébahis, le chevalier saluant le moine, la noble dame cherchant son prince, les gueux arpentant les rues…
« A travers des témoignages de Lévianais, reprend la conservatrice, on comprend que la première édition, totalement réussie, a redonné confiance à une population désenchantée. Les liens se sont resserrés sous une bannière commune : le bonheur et la fierté d’être ceux qui font l’événement. L’édition 2011 a permis de montrer que l’union fait la force et qu’il est possible de fédérer les bonnes volontés autour d’un projet festif générant des retombées économiques conséquentes. Notre grande réussite repose sur l’interaction entre le musée et la population. Tout le monde joue le jeu. »
Un concours de décor et une exposition à ciel ouvert constituent les nouveautés majeures de l’édition 2012. Le tout, à l’échelle d’un village entièrement scénographié. Levie, carrefour médiéval de la Corse, le temps d’un week-end, voilà qui devrait attirer une foule encore plus nombreuse et renouer ce lieu avec son passé historique.
Philippe Peraut