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VUE D’AMERIQUE

jeudi 22 septembre 2011, par Journal de la Corse

Curieuse ou édifiante cette analyse de l’agence américaine Associated Press ? Assez intéressante en tout cas pour qu’on la livre aux lecteurs du JDC : « On a pris l’habitude de voir la Corse comme un cas atypique, une exception dans l’exception française »– écrit l’agence américaine-. Il est vrai que la Corse est un cas limite, mais l’histoire récente de cette île est un cas d’école des impasses auxquelles peuvent conduire vingt ans de capitulations gouvernementales devant les intérêts corporatistes et identitaires. Les modérés de toutes régions et de toutes sensibilités disent à ceux qui nous dirigent : voilà où mènent plusieurs décennies de complaisance envers le peuple corse, la langue corse, la législation corse, les dettes agricoles corses, les droits de succession corses, sans parler des exonérations sur les taxes d’apprentissage, professionnelle et foncière corses, sur les bénéfices « illégaux » Ces concessions ne sont pas faites au peuple, elles sont faites à des minorités corporatives, politiques et mafieuses qui sont encouragées à maintenir leur pression chaque fois qu’une occasion se présente et dont l’ensemble des Corses fait les frais. Le passé pourtant témoigne que le compromis ne paie pas dans l’île. En juillet 1982, le premier statut particulier de la région de Corse faisait l’orgueil des socialistes qui avaient amnistié les activistes en prison. En mai 1991, le statut Joxe était promulgué : en mars 1992, les nationalistes obtenaient 25% des suffrages exprimés aux élections territoriales. En décembre 1994 et décembre 1996, la Corse était dotée d’un statut fiscal privilégié : le 6 février 1998, le préfet Erignac était assassiné à Ajaccio. Enfin, après le long processus conduisant au référendum du 6 juillet 2003 sur la réorganisation institutionnelle de la Corse, le compromis durement élaboré était rejeté par une majorité comportant à la fois les nationalistes et tous les bénéficiaires de privilèges et statuts particuliers qui ne redoutaient rien tant que la mise en place d’une règle du jeu. » Qu’en pensez-vous ?

J-N.C.

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