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Il y a soixante-dix ans… la Libération de la Corse

vendredi 13 septembre 2013, par Journal de la Corse

Il y a soixante-dix ans la libération de la Corse commençait. Les combats allaient durer presque un mois. Commencés le 8 septembre, ils s’achevèrent le 4 octobre 1943 et marquaient le début de la libération de la France métropolitaine.

Un contexte historique particulier La Corse, qui appartenait à la zone libre dite libre, avait été envahie, le 11 novembre 1942, par les Allemands et les Italiens à la suite du débarquement allié en Afrique du Nord, le 8 de ce même mois. Les Italiens avaient alors occupé, à l’exception des départements du Rhône et des Bouches du Rhône, l’est du Rhône ainsi que la Corse. Près de 100 000 soldats des forces armées italiennes (à peu près autant que d’habitants) occupèrent notre île. La Résistance, qui existait déjà à l’état embryonnaire (c’était essentiellement les militants communistes et quelques gaullistes qui le composaient) commença alors à s’étoffer. Les résistants corses menèrent une insurrection contre les Italiens en juin et juillet 1943, alors que le dictateur Mussolini était destitué en Italie. Elle fut durement réprimée par l’OVRA, la police politique fasciste italienne, par les chemises noires et les 14.000 SS de la division Reichsführer. 860 des nôtres furent arrêtés et déportés en Italie et 3 autres partisans du Front national furent executes, le 30 août à Bastia, parmi lesquels Jean Nicoli et Michel Bozzi, Pierre Griffi ayant été fusillé deux semaines plus tôt. Fred Scamaroni, qui avait créé le réseau gaulliste Action R2 corse en 1941, mandaté par le général de Gaulle, en janvier 1943, pour tenter l’unification de la Résistance, avait été arrêté, torturé et s’était donné la mort, le 19 mars 1943 à Ajaccio, pour ne pas parler. Après le débarquement allié en Italie, l’Italie fasciste signa un armistice, le 8 septembre 1943. On apprenait alors que le dictateur Mussolini avait été arrêté et que le roi Victor-Emmanuel III avait été replacé sur son trône. L’Italie prenait alors le parti des Alliés. Le général Magli, commandant les 100 000 hommes des troupes d’occupation italiennes en Corse, ordonnait en conséquence à ses troupes de considérer les Allemands comme des ennemis. Les SS tentèrent en réponse de désarmer les unités italiennes, tandis que la Sardaigne était évacuée par les forces nazies. La résistance intérieure, dominée par les Francs Tireurs et partisans (communistes) et commandée par François Vittori, chef d’Etat- Major des FTP de Corse, déclencha l’insurrection, le 8 septembre, jouant un rôle fondamental dans le harcèlement des Nazis et des fascistes. L’insurrection proprement dite Le 9 septembre, c’est Ajaccio qui se soulève. Le 12 septembre, Hitler ordonne l’évacuation de la Sardaigne et de la Corse, mais de libérer les axes routiers de notre île, afin de prévoir une évacuation des forces nazies, car ce sont près de 40.000 soldats qui doivent embarquer à Bastia pour rejoindre le continent et tenter de stopper l’avance alliée en Italie. Les forces françaises libres envoient alors des renforts aux partisans corses. Les premiers à débarquer sont les hommes du 1er bataillon de choc, créé par le général Giraud en avril 1943. Du 14 au 17 septembre, ils attendent et sont rejoints à Ajaccio par le 1er régiment de tirailleurs marocains, par des spahis, des goumiers et des éléments de l’artillerie et du génie. Ce sont donc 6 000 hommes, 400 tonnes d’armes, des véhicules, des pièces antiaériennes, du carburant et des vivres qui arrivent en l’espace de dix jours. Le 21 septembre, les combattants sont rejoints par des unités italiennes. Entre-temps, Sartène a été libérée après de rudes combats contre la brigade SS Reichsführer. Les Allemands cherchent s’ouvrir les passages vers l’ouest dans les régions de l’Ospedale, de Ghisoni, Barchetta et Folelli. Dans le sud, la zone de Levie est devenue un verrou. Avec le soutien d’une compagnie du bataillon de choc, la Résistance l’emporte. Les patriotes et les "chocs" remontent vers le nord tandis que tabors, spahis et troupes italiennes progressent par l’ouest, avec les résistants du Cortenais et de la Balagne. Les goumiers Marocains enlèvent le 30 septembre le col de San Stefano puis le col de Teghime, le 3 octobre. Puis, c’est au tour du Cap d’être libéré et enfin, le 4 octobre, Bastia, mais dévastée par les combats et les bombardements américains, mais Bastia corse. La Corse était libérée après une insurrection populaire en bonne et due forme.

GXC

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