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VENI, VIDI, VIXI

jeudi 19 avril 2012, par Journal de la Corse

L’édito d’Aimé Pietri

Ils sont tous venus en Corse – ou presque –les candidats à la présidentielle. Ils sont montés aux diverses tribunes, spécialement dressées pour eux, pour de là, déverser sur les foules ébahies mille et une promesses, plus mirobolantes les unes que les autres. Et avec la gravité qu’il convient, ils ont assuré, la main sur le cœur, qu’ils les tiendraient jusqu’au bout c’est-à-dire jusqu’à leur plus ample réalisation. Le dernier à venir, mais non le moindre, Nicolas Sarkozy pour mieux dire, est allé jusqu’à faire miroiter un milliard d’euro, rien que çà, pour améliorer nos routes tout en restaurant les ponts qui les soutiennent à flanc de montagne. Et tenter de nous faire croire qu’il allait, s’il était réélu, vider les maisons de toutes les armes qu’elles recèlent. Sans oublier de mettre un terme aux crimes de sang dont l’île est affectée depuis l’aube du monde. Tout en assurant de fermer les yeux sur une éventuelle avancée institutionnelle. A condition que l’assemblée de Corse lui accorde une majorité confortable. Le président/candidat a même laissé entrevoir un développement durable pour l’agriculture exsangue, la pêche à l’étiage et le tourisme soumis aux caprices de la conjoncture. Si, avec tout çà, on ne s’estime pas comblés c’est vraiment à désespérer. Les autres quémandeurs de suffrages n’ont pas été non plus avares d’artifices. Afin d’être en mesure de nous faire prendre les vessies pour des lanternes. « Veni vidi, vixi » (Je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu) aurait dit Jules César au retour de ses conquêtes. On pourrait, en parodiant, dire qu’ils sont venus et qu’ils ont vu. Mais à défaut de victoires sont-ils, au moins, parvenus à convaincre ?

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