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UNE SI LONGUE CRISE

jeudi 9 août 2012, par Journal de la Corse

L’édito d’Aimé Pietri

Il n’a pas manqué, l’an dernier, d’économistes sentencieux pour nous faire savoir, « preuves à l’appui », que la Corse avait résisté à la crise et qu’elle en était même sortie. Fort bien, mais les « preuves » en question, glanées dans les notes de l’INSEE ou de quelque autre organisme spécialisé, étaient-elles suffisantes pour avancer un tel triomphe ? Il y avait pourtant, il y a encore, des signes peu rassurants : les rues des villes désertes après 20h, les cafés et les restaurants aux clients clairsemés, et les cadies des supermarchés si difficiles à remplir. On rappellera, au besoin, les chiffres alarmants du chômage, générés par des emplois à l’étiage et des employeurs aux abois. Faut-il alors, pour faire mentir les faits, mettre en évidence le nombre élevé de 4x4 et de berlines de luxe ? Les départs massifs vers les stations de sport d’hiver ? Ou l’étalage intempestif de richesses fugitives ? Oui mais la pauvreté, même si elle se cache, est beaucoup plus envahissante. Et ce n’est pas la hausse des prix, de plus en plus insupportable, qui la fera régresser. Ni les flonflons de campagnes électorales, présidentielles et législatives et la pluie de promesses qui tombe des tribunes où l’on nous assure, la main sur le cœur, que nos lendemains chanteront. Faut-il, les prendre en compte pour conforter un espoir chancelant ? Mais ce n’est pas l’espoir qui vaincra la crise désormais ancrée dans notre quotidien. D’autres paramètres, dont nous n’avons pas la maîtrise, entrent dans sa réduction puis sa disparition. On peut, en attendant leur effet, chercher quelques trucs pour boucler ses fins de mois. Avant que les pourfendeurs de crise se manifestent enfin.

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