« Avà basta ! », « Trop c’est trop », « U troppu stroppia ». Ce ras-le-bol de la grève des marins, les socio professionnels l’ont exprimé l’autre jour dans une pleine page (payante) du quotidien unique pendant le conflit de 8 jours qui ne ressortissait pas de la revendication salariale. Cette grève, une de plus, a exaspéré les acteurs économiques corses qui se sont déclarés « pris en otages » pour « un problème corporatiste qu’ils étaient dans l’incapacité de résoudre ». De tels propos faisaient écho à un communiqué de la SNCM dans lequel la direction dénonçait "la logique de destruction" de la CGT des marins en grève pour exiger que les lois sociales s’appliquent aussi sur les navires de leur principal concurrent. La direction a aussi exprimé son "indignation" car « ce mouvement censé combattre nos concurrents de la Corsica Ferries les renforcent au contraire, au-delà de leurs espérances ». La CGT réclame l’application aux autres compagnies, de l’inscription au premier registre maritime prévoyant l’application des lois sociales françaises. Pour Pierre Mattei, directeur général de Corsica Ferries, le règlement européen de 1992 prévoyant l’ouverture du cabotage interne aux compagnies communautaires a été transposé en droit français et précisé par un décret ministériel de 1999, pris la veille de la première rotation de Corsica Ferries entre Bastia et Nice. Celui-ci prévoit que tout armateur pratiquant du cabotage interne en France, quelque soit son pavillon, doit appliquer les conventions collectives françaises. « Ce que, évidemment, nous faisons depuis lors. Nos marins ont exactement les mêmes droits liés à la convention collective que les marins français. Évidemment, eux ne cotisent pas à l’Enim, mais à son équivalent italien. Et nous n’avons pas la même grille de salaires, liée à des accords d’entreprise spécifiques, que nos concurrents. Mais nous sommes contrôlés régulièrement par les Affaires maritimes françaises, tant sur le plan du respect des normes sociales que des règles de sécurité. Et nous n’avons jamais eu de problème. Je ne comprends pas, dès lors, sur quoi se fondent les accusations de la CGT. »
J-N.C.