Benjamin Abtan, le représentant du Mouvement antiraciste européen vient de dénoncer un fait particulièrement choquant : La Grèce a récemment nommé Eleni Zaroulia, députée du parti néonazi Aube dorée, pour faire partie du Conseil de l’Europe, chaque pays membre de l’UE disposant d’une délégation nationale à l’Assemblée parlementaire.
Un scandale pour la démocratie en Europe
C’est ainsi que Benjamin Abtan a qualifié cette nomination par le gouvernement grec. Une semaine après que le porte-parole du parti néonazi grec Aube Dorée a fait une lecture publique du célèbre faux antisémite "Les Protocoles des Sages de Sion" en plein cœur de l’hémicycle du parlement, la députée néonazie Eleni Zaroulia, femme du dirigeant d’Aube Dorée Nikos Michaloliakos, a été nommée à la délégation nationale à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe et à sa Commission pour l’égalité et la lutte contre les discriminations. Aube dorée se livre en Grèce à une véritable chasse aux immigrés et ne cache pas son admiration pour le régime nazi. Son emblème ressemble d’ailleurs à la croix gammée.
Le double lange des autorités grecques
Alors que le gouvernement grec feint de dénoncer le danger d’Aube dorée et ses pratiques antidémocratiques, cette nomination est de la responsabilité des dirigeants des principaux partis grecs, au premier rang desquels le Premier ministre Samaras. Le Mouvement antiraciste européen a dénoncé ce fait dans une grande solitude en même temps qu’il a exigé que les dirigeants grecs fassent marche arrière. On peut d’ailleurs se demander dans quelle mesure ceux-ci n’utilisent pas Aube dorée pour tenir à distance les contrôles de l’Union européenne sur leurs comptes. Car jusqu’à maintenant, seuls les pauvres et les classes moyennes font les frais de l’austérité. Les armateurs et l’église orthodoxe continuent de ne pas payer d’impôts et l’état n’a toujours pas décidé de cadastrer le pays ce qui ralentirait la spéculation et ferait rentrer des impôts locaux.
Les instances européennes doivent réagir
L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe est, avec le Parlement européen, la grande instance de représentation des élus nationaux au niveau continental. Elle compte 636 membres, issus des 47 États membres du Conseil de l’Europe, et a pour mission principale la sauvegarde et la promotion des droits de l’homme et de la démocratie. Chaque délégation nationale, constituée librement par chaque État membre, présente donc le visage de son pays au reste du continent. La présence d’Eleni Zaroulia au sein de la délégation grecque est donc un geste parfaitement assumé quand bien même Aube dorée tient de la démocratie ses représentants. Mais Mussolini aussi fut élu démocratiquement et Hitler tenait son pouvoir de la manière la plus légale qui soit.
Aube Dorée n’est pas un parti comme un autre
Si l’on considère qu’Aube Dorée est un parti comme un autre, si l’on s’en tient exclusivement à la mécanique des institutions démocratique en tenant pour quantité négligeable les valeurs qu’elles portent, alors, avec 7% des voix aux dernières élections législatives, c’est tout naturellement qu’Aube Dorée se voit attribuer une place parmi les 14 que compte la délégation, a déclaré le Mouvement antiraciste européen.
Aube dorée est un parti néonazi
Or Aube dorée est un parti néonazi. Il s’inspire de Mein Kampf et des "Protocoles des Sages de Sion" qui ont été à l’origine des pogromes, de massacres de Juifs puis du désastre nazi. Les militants d’Aube dorée se saluent à la façon nazie. Ils menacent la presse et battent tous ceux qu’ils considèrent comme "non racialement Grecs". Ils professent un antisémitisme radical et Eleni Zaroulia a elle-même récemment parlé des immigrés comme de "sous-hommes", reprenant ainsi le langage nazi.
L’appel du mouvement antiraciste européen
Le Mouvement Antiraciste Européen EGAM, a lancé une grande campagne sur le thème "Nous sommes tous des Juifs grecs !". Plusieurs Prix Nobel et éminents intellectuels européens, parmi lesquels le Prix Nobel de la Paix Elie Wiesel, le Prix Nobel de littérature Dario Fo, le chasseur de nazis Serge Klarsfeld, le philosophe Bernard-Henri Lévy ou encore le refuznik Adam Michnik, se sont publiquement élevés "contre la présence dans un parlement européen des ennemis irréductibles de la démocratie et de l’Europe, partisans de la guerre raciale d’extermination". Aube dorée ne doit pas bénéficier de la lâcheté des instances européennes.
GXC