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UN LECTEUR QUI EN SAIT LONG

jeudi 12 avril 2012, par Journal de la Corse

A propos d’une page parue dans notre livraison du 30 mars sous le titre « Corse-Italie, des liens indéfectibles ? », un lecteur désirant conserver l’anonymat nous adresse la lettre suivante que nous publions volontiers dans un souci d’information et d’objectivité.

« Répondant à une question sur « la part d’italianité des Corses », Madame Alessandra D’Antonio, chargée de cours à l’Université, admet que « la proximité linguistique, géographique, culturelle, historique, est indéniable », mais, ajoute-t-elle, « cela ne permet pas de parler d’italianité ». Ne seraient-ce donc pas là des critères suffisants, voire déterminants ? Non pas, pour Madame D’Antonio qui assure qu’« il serait plus judicieux de parler de romanité, latinité, méditerranéité ». Or chacune de ces trois notions appelle un commentaire qui risque de les faire apparaître beaucoup moins « judicieuses » que la simple notion d’italianité. On peut d’abord s’étonner de voir resurgir dans le propos de madame D’Antonio la « romanité » chère au régime fasciste qui revendiquait fièrement la « romanità » et la déclinait dans son vocabulaire quotidien (littorio, consoli, manipoli, etc.). Quant à parler de « latinité », c’est noyer le poisson corse dans l’océan des populations de langue « latine » et cela va jusqu’aux « latinos » d’Amérique du Sud et du Nord. On peut estimer que le rapport du corse à l’italien n’a pas besoin d’une si vaste caution pour être identifié dans sa saisissante proximité. Reste la tarte à la crème de la « méditerranéité », néologisme dépourvu de sens, à moins que le fait d’être baigné par la même eau salée n’établisse des liens indéfectibles entre la Corse et l’Albanie, Gibraltar ou l’Egypte, pour ne citer que ces rivages.… Les Corses sont d’irréprochables citoyens français, ce qui ne devrait pas les amener à déguiser leur histoire et leur culture. Mais sur ce sujet-là Madame D’Antonio, comme beaucoup d’autres avant elle, botte en touche. »

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