L’édito d’Aimé Pietri
Trois députés sur quatre, revoilà la droite corse, qui n’est pas – comme on dit de la française- la plus bête du monde- de nouveau en selle. Avec le secret espoir de faire « tombula » aux prochaines législatives comme en 1968 après le raz de marée gaulliste. Le clan, qui porte sa marque, contrôlait alors, du nord au sud, un électorat docile, dévoué à ses chefs et prêt à les servir en toutes circonstances. Il faisait et défaisait les municipalités et s’imposait partout où s’élaborent les petits pouvoirs. Il s’était donné corps et âme à De Gaulle dès son accession à la présidence de la République et continue, depuis, à s’en réclamer ce qui sous Pompidou, Giscard, Chirac et Sarkozy lui avait ouvert les portes des officines ministérielles dispensatrices d’emplois subalternes, d’honneurs étriqués, de subventions mesurées. Assez, en tout cas, pour que le citoyen ordinaire, bénéficiaire de cette manne inespérée voue au donateur local, chef ou sous chef de clan, une reconnaissance éternelle. Depuis, la gauche et les nationalistes, profitant de ses dissensions, lui ont disputé le bout de gras, allant même jusqu’à faire tomber certaines de ses citadelles, jugées imprenables et qui se sont effondrées, par on ne sait quel miracle, comme un vulgaire château de cartes. Aujourd’hui, la droite, semble avoir repris la main et les biens qu’elle s’était jurée de reconquérir lui sont partiellement revenus. Et voir ainsi s’éloigner le spectre d’une fatale récession. Il reste encore à la Gauche du pain sur la planche. Pour se refaire une santé et créer de nouveau les « séismes » qui ont fait mentir les pronostiqueurs.