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Temps d’orage estival sur la Corse

jeudi 3 mai 2012, par Journal de la Corse

Un chômage en croissance

Mauvaise nouvelle sur le front de l’emploi en Corse. Le site www.corse-economie.eu nous apprend que "sur le mois de décembre, on a compté 17.300 chômeurs en données non corrigées de variations saisonnières, soit une hausse de 8,1% sur un an. Il s’agit d’une accélération sensible par rapport aux mois précédents. On retrouve cette dégradation dans les données corrigées des variations saisonnières (cvs, plus importantes pour juger de la tendance au mois le mois). Le nombre de chômeurs est désormais à 15.700 personnes (plus haut depuis le printemps 2000), soit +0,8% sur le mois. Même si la poussée est moins forte qu’en février (+1,7% sur un mois), cette progression est importante et sur la ligne de ce que l’on observe depuis plus d’un an. En une année, on compte en Corse 1.200 chômeurs de plus (cvs)".

La Corse fait donc toujours partie des régions les plus mal placées en termes de chômage. Et ça risque fort de ne pas s’arranger. Il y a peut-être là une explication à la flambée frontiste dans l’île.

Un été orageux

Côté SNCM, l’Europe pourrait exiger le remboursement des aides perçues par la SNCM de la part de l’État en 2007, dans le cadre de la énième restructuration de la compagnie. La Cour de justice de l’Union Européenne devrait décider, d’ici l’été, si cette décision est compatible avec les règles du marché commun. Si cela était avéré, la compagnie devrait rembourser la coquette somme de 50 millions d’euros ! On comprend que Veolia ait tenté de fourguer la compagnie à a CTC pour un euro symbolique. Par ailleurs, en mars dernier, la collectivité corse décidait de diminuer la DSP. Désormais les subsides subventionneront 410.000 places au lieu des 1,4 millions initialement dotées. D’où la menace agitée par la SNCM d’un plan social de 800 emplois et d’une diminution de la flotte. Las de cette situation, entre « hurlements » de la CGT et collectivité corse instable, le Président du conseil de surveillance (où siègent les actionnaires) provoque et propose à la Corse de leur vendre la compagnie pour un euro symbolique ! 800 suppressions d’emplois cela signifie 400 familles corses privées de revenus. De quoi s’inquiéter et provoquer des mouvements sociaux qui vont mettre à mal la saison touristique. La clientèle estivale n’aime guère de telles menaces récurrentes pour ce qui concerne la Corse.

L’air en vrac

Côté Air France on témoigne d’une intransigeance sans faille face aux revendications syndicales. Des négociations sur la révision des conventions sur les conditions de travail sont annoncées au détriment des salariés. Fin juin, le groupe doit présenter la deuxième phase d’un plan de transformation, qui ne devrait pas être accompagnée d’un plan social, laisse filtrer pour l’instant la direction. De quoi là encore provoquer des mouvements sociaux qui pourraient durement toucher la Corse. Ajoutons à cela des suppressions d’emploi dans le secteur bancaire, celui des assurances, dans la distribution… Sans oublier une drastique réduction des subventions nationales qui, paradoxalement n’ont pas réduit les appétits de la CTC en matière de dépenses salariales qui, elles n’en finissent pas d’augmenter.

Être responsable

L’avenir proche de la Corse est donc bien sombre. La CGT Marseille ne prendra aucun risque à bloquer une fois de plus la Corse. Les syndicats corses, risquent fort d’entrer dans ce carrousel qui va pénaliser une fois de plus l’économie de l’île. On ne peut cependant stigmatiser les travailleurs qui défendent leur emploi. Où est alors la solution ? Vraisemblablement on acceptant l’idée que la période des vaches grasses est terminée mais en exigeant des grands groupes une meilleure répartition des richesses et des plans sociaux qui ne liassent personne sur le carreau. Et cela ne s’obtiendra qu’avec un esprit de responsabilité et des compromis de part et d’autre. Sans une telle sagesse tout le monde y perdra mais surtout la Corse.

GXC

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