L’édito d’Aimé Pietri
L’éventualité de forages pétroliers au large de Marseille met les écologistes en émoi. Et pas seulement dans la région PACA. Les Corses aussi ajoutent aux protestations venues du Sud-est. François Alfonsi député européen, élu sur une liste écologiste, mène le combat aux côtés d’autres défenseurs de l’environnement et de la loi Littoral sans laquelle la Corse serait aujourd’hui – disent-ils – un gros sarcophage de béton les pieds dans l’eau. C’est pourtant cette loi qui, dans cette île, est la plus chahutée et la moins appliquée. C’est celle aussi qui permet de nourrir l’essentiel de la jurisprudence nationale dans le domaine de l’urbanisme. Depuis sa promulgation la loi Littoral produit toujours, ici, autant de vagues, plus même, que partout ailleurs et cela pour au moins trois raisons :
Les maires jouent souvent avec le feu (voir le nombre de documents déférés devant les tribunaux administratifs)
L’Etat joue parfois avec le feu (l’affaire des paillotes en est l’exemple paroxystique)
Le FLNC joue toujours avec le feu (paradoxalement ce sont les clandestins qui contribuent, à leur façon, à faire respecter l’état de droit)
Reste à savoir, si la loi précitée ne serait pas balayée par la puissance pétrolière dans le cas, pour l’instant improbable, où l’on ferait jaillir l’or noir des sédiments du socle insulaire au large de Biguglia. L’éclat des royalties serait sans doute de nature à faire tourner la tête aux maires, pour les raisons que l’on devine et au FLNC, pour les raisons que l’on sait. Alors, tant pis pour les écologistes ?