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Tabac, tout part en fumée

vendredi 9 août 2013, par Journal de la Corse

Tabac, tout part en fumée

Le 15 juillet, le prix des clopes a augmenté, 20 centimes de plus pour le paquet de cigarettes et 40 centimes pour les paquets de tabac à rouler. Cette hausse serait une façon de lutter contre le tabac, qui deviendrait produit non grata dans tous les lieux publics, y compris sur la plage. Bikini et clope, le duo perdant de l’été.

Question de prix

Même s’il ne s’agit pas des 30 à 40 centimes annoncés en juin, la hausse est largement supportée par les consommateurs, résignés. À compter du 15 juillet 2013, les prix du tabac ont augmenté, comme prévu par l’arrêté les homologuant. Cette augmentation prolonge les hausses antérieures de 2009, 2010, 2011 et 2012 (la précédente hausse qui était de 40 centimes datait de novembre 2012). À noter que les prix du tabac sont établis par l’État qui détermine non seulement le montant des taxes, mais aussi les augmentations des prix, proposées par les fabricants. Cette augmentation du tabac, considéré comme une des premières causes de mortalité en France (le tabac tue 200 personnes par jour), était prévue dans la loi de financement de la Sécurité sociale 2012. Un coup dur pour la bourse des fumeurs qui ont l’air de mieux encaisser que les buralistes qui ont la dent dure contre le gouvernement. Celui-ci argue agir pour le bien des consommateurs. Bernard Cazeneuve, ministre délégué chargé du Budget a déclaré que « Le niveau des prix du tabac en France, le plus élevé de l’Europe continentale, est le reflet de l’action du Gouvernement pour modérer la consommation de tabac. Cette détermination se traduit également au niveau européen par la position exprimée de la France en faveur d’une convergence vers des prix du tabac élevés dans l’ensemble de l’Union ».

Tout part en fumée

Impactées par ces mesures, les ventes officielles de cigarettes baissent d’ailleurs en volume :
- 8,6 % au premier trimestre 2013. La concurrence avec les autres pays européens est rude pour les buralistes frontaliers (près de 60 buralistes des Alpes-Maritimes, directement concurrencés par l’Italie, ont fermé leurs portes en dix ans). Autre action gouvernementale dissuasive, celle d’interdire les fumeurs devant les écoles, les cités universitaires, dans les parcs ou à la plage pour obtenir « plus d’espaces publics sans tabac ». La ministre de la Santé Marisol Touraine lance une «  mobilisation générale contre le tabac ». La hausse des prix n’est donc pas le seul axe de la lutte anti-tabac, qui ne saurait donc se réduire à une politique fiscale, alors que les taxes sont très importantes sur ces prix. Pour l’instant, et jusqu’en 2015, la Corse conserve son régime dérogatoire visant à compenser le « handicap » lié à l’insularité, à savoir que le tabac coûte 25% de moins que sur le continent. En effet, les tabacs manufacturés, vendus au détail ou importés dans les départements de Corse, sont soumis à un droit de consommation, affecté au financement de travaux de mise en valeur de la Corse (un quart pour le budget des départements de la Corse et trois quarts pour le budget de la collectivité territoriale de Corse). En d’autres termes, pour les cigarettes, le prix de vente au détail appliqué dans les départements de Corse est au moins égal à 75 % des prix de vente continentaux des mêmes produits ; pour les tabacs fine coupe destinés à rouler les cigarettes, les autres tabacs à fumer, les tabacs à priser et les tabacs à mâcher, le prix de vente au détail appliqué dans les départements de Corse est au moins égal aux deux tiers des prix continentaux des mêmes produits ; pour les cigares et les cigarillos, le prix de vente au détail appliqué dans les départements de Corse est au moins égal à 85 % des prix continentaux des mêmes produits.

Controverse sur l’e-clope

Si le prix n’est pas assez dissuasif pour lutter contre le tabagisme, il reste les campagnes de prévention. Le tabac est un produit psychoactif manufacturé élaboré à partir de feuilles séchées de plantes de tabac, dont l’usage s’est largement répandu dans le monde entier. Il est composé de nicotine, substance pouvant être à l’origine de dépendance. La tabagisme est aussi reconnu nocif par les autorités de santé, qui comptabilisent les morts liés au tabac. Les médecins ont établi que la réduction du nombre de cigarettes fumées ne devrait être qu’une étape vers le sevrage. Si le sevrage peut s’envisager avec des substituts nicotiniques, seul l’arrêt complet signifie une baisse des décès liés au tabac. L’e-cigarette suscite à ce sujet moult controverses en ce sens qu’elle représente un risque incitatif.

Maria Mariana

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