Plaidoyer pour la lecture de qualité Alors que pour beaucoup la rentrée va permettre d’ouvrir des territoires de connaissances nouvelles, telle que l’apprentissage des lettres, en dépit de toutes les réformes successives pour inculquer le décryptage des textes, pour d’autres elle signifie aussi rentrée littéraire et têtes de gondole des librairies. Septembre est le mois des lettres, belles ou pas. Et même la technologie s’en est mêlée pour inciter à lire. L’i pad n’a pas encore fait la révolution mais a remis la lecture au goà »t du jour. Faire vivre la lecture La lecture nous accompagne de bien des manières, elle est souvent déterminante pour l’évolution et le développement personnel, car elle permet de conforter des valeurs. C’est souvent en référence à ce que l’on a lu que l’on définit ses propres valeurs. D’où l’importance des livres, et de la lecture dite de qualité, par opposition par exemple aux tabloïds et autres feuilles de chou. La guerre éditoriale et la difficile survie des petits éditeurs – contre les grosses maisons telle que Flammarion, Gallimard, Hachette & Cie – ne facilitent pas l’émergence d’auteurs, même s’il est vrai que le dernier salon du livre a permis de découvrir une richesse d’une édition indépendante et régionale. La Corse était bien sà »r présente. Toutes les maisons d’édition ne pouvaient être sur le stand de la Collectivité Territoriale, mais une quinzaine d’entre elles y étaient, par exemple Éditions Alain Piazzola, éditions Anima Corsa, Editions Clémentine, Edition DCL, Éditions Eoliennes,Editions Ubiquità - Revue Fora, Génération durable productions, Kyrnos Publications, Revue Stantari, Stamperia Sammarcelli, Teramo éditions. Compte tenu des moyens limités dont elles disposent, c’est parfois un peu «  sous perfusion  » que certaines survivent, d’autant que se faire connaître en dehors des frontières de l’île est difficile, faute à un réseau de distribution suffisamment ouvert. Outre cette grande messe nationale, l’île bénéficie de grands rendez-vous qui permettent de faire la lumière sur les productions littéraires insulaires, comme Les journées des éditeurs, ou les festivals BD, Polar et autres. Le succès de ces rencontres atteste que la lecture reste vivante. Les différentes valeurs de la lecture Si la lecture représente un poids économique, elle est aussi un plaisir et a une valeur symbolique. Sa nécessaire existence ne saurait être remise en cause par l’avènement technologique. En témoigne d’ailleurs le fait qu’elle soit l’un des trois axes de la politique commune définie par les ministres chargés de la culture et de la santé dans la convention du 4 mai 1999, relative au développement des activités culturelles à l’hôpital. Le livre, la lecture, et par extension les pratiques d’écriture constituent le champ culturel le plus répandu dans les établissements de santé, avec une mise en évidence que la qualité est la condition essentielle pour créer ou maintenir une offre de lecture. Mais le milieu hospitalier n’est pas le seul endroit où cette condition est essentielle. Les bibliothèques et autres lieux d’accès à la lecture sont des points stratégiques pour attirer les lecteurs. Les événements organisés sont le signe d’une bonne santé culturelle dans ce secteur. Quelle que soit la forme qu’emprunte le livre – papier, tablette, site, blog – il reste un pilier, un élément culturel central auquel est attaché le public Français. Il est en mutation dans sa forme, mais conserve sa valeur. En dehors de tous les phantasmes et les pires prédictions sur l’avenir des éditions que les NTIC ont fait peser, le texte demeure. Il a d’abord une valeur symbolique. Pourrait-on faire fi des grands textes ? Non pas dans leur longueur mais bien dans le symbole qu’ils représentent. Et comment aussi se passer également du rapport entre le lecteur et l’auteur ? Comment s’affranchir de cette valeur que l’on attribue à l’auteur, ou même au texte lui-même ? Le fameux Livre sans nom dont l’auteur est anonyme a fait couler bien de l’encre et battu des records de vente, preuve qu’un texte peut exister en dehors des circuits d’abord, pour mieux y revenir ensuite et rencontrer son lectorat malgré tout. Tant qu’il y aura des lecteurs, il y aura des livres, et vice versa. Maria Mariana Â