Alors que le Sidaction 2011 s’est achevé, les campagnes ne cessent de marteler que non, il n’y a toujours pas de vaccin, que oui il faut toujours s’en protéger par l’usage d’un préservatif et que le dépistage est essentiel dans le processus. Une occasion aussi de rappeler qu’il n’y a pas que la recherche et que dans la lutte contre le sida, il y a tous les professionnels sociaux, médicaux, les associations, les bénévoles, etc. Au-delà des mots, les actions sur le terrain se multiplient car la sensibilisation de tous est une affaire de santé publique.
Toujours la fulgurance des chiffres
En Corse, selon l’association Corsica Sida « hors séropositifs, il doit y avoir entre 350 et 380 malades suivis. » Et la présidente de l’association, Dany Papi, de préciser : « Nous craignons une recrudescence. La Corse, c’est une terre de brassage dont les retombées, conséquences de la combinaison drogue-alcool-absence de préservatifs, se situent en septembre, octobre et novembre ». Les chiffres concernant le monde entier font état de 30 millions de personnes infectées par le virus, en majorité dans les pays pauvres. Selon les chiffres de l’InVS (Institut de veille sanitaire), en 30 ans, les enjeux de la maladie ont bougé. Aujourd’hui, en France et dans les pays développés, le sida ne tue quasiment plus. Grâce au traitement par les trithérapies, l’hécatombe a été stoppée, mais paradoxalement, pas la propagation. Il y a donc eu de réelles avancées médicales, mais malgré cela la France dénombre chaque jour 7 000 nouveaux cas de séropositivité, sans compter les contaminations non dépistées.
Populations à risque
Les personnes particulièrement visées par toutes les actions et les campagnes sont les ados et les homosexuels, non pas pour accuser, mais parce qu’ils constituent les premières populations à risque, ensuite il y a les personnes sexuellement actives, qui ont récemment divorcées ou se sont séparées et qui ont perdu l’habitude du « réflexe préservatif ». Mais cette baisse de ce salvateur réflexe concerne bien des gens. Pour preuve, la Corse occupe la 1re place au « palmarès » des IVG. Ce qui n’est pas sans inquiéter la présidente de l’association Corsica Sida, c’est aussi la recrudescence de la prostitution, qui affecte les ados en mal de drogue, des femmes en situation de précarité et fait nouveau, des hommes, et ces relations tarifées sont souvent non-protégées. En 30 ans, le virus est passé de « cancer gay », ainsi qu’il fut stigmatisé dans les années 80, à « cancer des pauvres ». Quel que soit son appellation non officielle, le sida reste un fléau à combattre. Et il faut bien le répéter : ça n’est pas une maladie bénigne et le respect des règles élémentaires de protection reste le meilleur moyen d’enrayer la propagation.
Objectif dépistage.
En 2010, le bilan en France fait état que 50 000 personnes ignorent qu’elles sont contaminées par le VIH. C’est le message de l’affichette qui sera placardée dans la salle d’attente de tous les médecins. « En France, 50 000 personnes vivent avec le virus du sida sans le savoir. Faites vous dépister. » Aujourd’hui encore, trop de personnes ignorent leur séropositivité. Elles prennent un risque de contaminer les autres et perdent une chance d’être traitées. 10,9%, c’est le pourcentage de surcroit de décès attribuable à la prise en charge tardive. L’âge moyen du diagnostic s’effectue vers 38 ans. 67% des personnes séropositives sont des hommes et ¼ des femmes enceintes infectées découvrent leur séropositivité lors de leur grossesse. Si jusqu’à présent le dépistage était surtout réservé aux personnes ayant eu des comportements à risque, aujourd’hui, la volonté est de dépister systématiquement tous les adultes de 15 à 70 ans. En effet, plus le dépistage est tardif, plus les personnes prennent un risque de contaminer les autres et perdent une chance d’être traitées. Plus on est dépisté tard, plus on est soigné tardivement. Il est temps de faire tomber le tabou du dépistage.
Maria Mariana
Les centres de dépistage du VIH en Corse
à Ajaccio :
Dispensaire départemental 18 boulevard Lantivy Tél. : 04.95.29.15.90
Hôpital Eugénie Infectiologie Bd Pascal Rossini Tél. : 04.95.29.63.03
à Bastia :
Centre de prévention sanitaire Maison des Services Publics de Lupino 6 rue François Vittori Tél. : 04.95.34.55.55
Centre Hospitalier CDAG Route Impériale Tél. : 04.95.59.18.26