L’édito d’Aimé Pietri
Ils sont presque tous venus en Corse les semeurs d’espoirs, pardon, les candidats à l’élection présidentielle. Tous ont assidument fréquenté les marchés à ciel ouvert et goûté aux produits identitaires sans faire la grimace. Tous ont affirmé, la main sur le cœur, que la Corse méritait mieux et qu’ils allaient tout faire pour améliorer son sort, en oubliant de dire comment ils devaient s’y pendre. Tous ont serré des mains, fait des bises, distribué des sourires et des clins d’œil à la volée, remercié les partisans, embrassé les élus avant de repartir laissant sur le tarmac des aéroports les promesses énoncées au nom de la sincérité dont ils se disaient abondamment pourvus. C’est ainsi depuis que le président de la République est élu au suffrage universel. Il est aisément concevable que les candidats doivent ratisser large pour avoir quelque chance d’accéder à la fonction ou se réserver, du moins, une rampe de lancement pour les futurs scrutins. Ont-il mis, en la quittant, la Corse de leur côté. Rien n’est moins sûr et les résultats en apporteront la preuve. Seuls les leaders pourront se rendre compte qu’ils ne sont pas trompé, ou de peu. Les Corses, en revanche auront certainement mis à côté de la plaque en misant sur les possibilités des uns et des autres et leurs aptitudes à résoudre les problèmes dont elle est affligée depuis des lustres. Après l’élection, et quel que soit l’élu ils seront encore là longtemps, avant que quelques solutions partielles, entrevues à l’horizon de la désespérance, laissent penser à de meilleurs lendemains. Si tant est qu’elles soient de nature à les forger.