Depuis que la politique est source de pouvoir, elle est forcément accompagnée de corruption et génère son lot d’affaires : Dreyfus, Stavisky, Ben Barka, les diamants de VGE, les écoutes de l’Élysée, les otages du Liban, le Rainbow Warrior, le sang contaminé, les faux électeurs, Woerth-Bettencourt, emplois fictifs, Total, les paillottes, Tron, Clairstream, DKS, les fadettes… Après sexe, drogue & rock’n roll, sexe, argent sale & politique ? Avec les élections présidentielles comme perspective pour 2012, le grand déballage risque de ne pas en rester là, chaque parti ayant comme objectif de montrer qu’il a le « cul plus propre » que l’autre. A ce jeu là, nul doute que c’est toujours celui de l’arbre qui cache la forêt, et que la démocratie reste la grande perdante.
Impossible transparence ?
La zone d’ombre du pouvoir est souvent dans le financement occulte de certains business (l’armement), frappé du sacro-saint « secret-défense ». Dès qu’il est question d’argent, en masse, cela devient compliqué de jouer cartes sur table. Et les affaires n’en finissent plus de surgir de tous les côtés. Depuis quelques temps, c’est même difficile de tout suivre tant elles se succèdent, et d’aucuns d’attendre avec une impatience non dissimulée et un voyeurisme tout autant affiché quel (laquelle) sera le (la) prochain (e) épinglé (e). La transparence est-elle possible ? Le pays des droits de l’Homme ne semble pas avoir développé la culture de l’intégrité, pas plus que les contre-pouvoirs n’ont les coudées franches pour jouer pleinement leur rôle, et contre les conflits d’intérêt la justice semble rester impuissante, les puissants ayant plus d’un tour dans leur sac pour contourner la balance et éviter le glaive. Tant que les intérêts privés prévaudront sur ceux de la République, il y aura risque de corruption, à tout le moins clientélisme.
Corruption et clientélisme
L’argent salit-il ? Est-il la gangrène de la démocratie ? L’opportunisme est-il devenu le nouveau principe roi, la nouvelle gouvernance ? Berlusconi est tombé, les dictateurs des pays arabes sont tombés, rappelant que la corruption et le clientélisme n’ont pas leur place dans les gouvernements et que les élus doivent être au-dessus de leurs intérêts personnels, pas au-dessus des lois. Lorsque les journalistes ne sont plus libres de pouvoir exercer leur métier, qu’ils sont surveillés et mis sous pression, on peut s’inquiéter pour la liberté de la presse. La presse s’est fait l’écho de quelques affaires, mais combien ont été enterrées ? C’est un peu la théorie du complot qui n’arrête pas de faire son come back. Pourtant, certaines affaires éclatent au grand jour, mais personne n’est vraiment surpris : qui s’est étonné que l’affaire des marchés publics corses mène à Marseille, alors que les noms de Barresi et Guérini y sont associés ? Idem pour l’affaire Bonnet et ses paillottes, personne ne s’est trop ému de ce dysfonctionnement étatique après l’affaire Érignac... Comme si c’était ça l’ordinaire, la « normalité ». A croire que les citoyens se sont résignés et ont intégré ces pratiques dans l’exercice du pouvoir. Voter pour le moins sale ou celui qui sait le mieux dissimuler ses cadavres…
Fair game
La question du financement des partis et de l’enrichissement personnel des personnalités au pouvoir reste prégnante. Des pratiques coupables de pots de vin sont difficilement prouvables lorsque les intermédiaires ont tout autant à gagner que les autres bénéficiaires. Rendre transparents les revenus des politiques serait-il la solution ? C’est une piste… qui risque de ne pas être votée ! Les cercles d’influence s’interconnectent et n’entendent pas être mis au jour. Comme l’avait dit Franklin D. Roosevelt : « En politique, rien n’arrive par hasard. Chaque fois qu’un évènement survient, on peut être certain qu’il avait été prévu pour se dérouler ainsi ». Ainsi, les affaires qui ne cessent de pleuvoir, peuvent être le fruit de stratégie et servent-elles les intérêts de certains. Assainir la vie politique et pratiquer la tolérance zéro ? Changer les pratiques pour aller dans le sens de la transparence nécessaire à la démocratie ? Mythe ou réalité ? Car malgré l’enseignement de l’Histoire, les politiciens d’aujourd’hui ne voient rien, et oublient que « tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se brise ».
Maria Mariana