En ce tout début de juin, cuisant échec de Socratès, premier ministre du Portugal, aux élections législatives. Son adversaire et vainqueur, Anibal Coelho va demander aux Fonds de stabilité européen et au Fonds monétaire international un emprunt en contrepartie d’un plan d’austérité qui doit ramener le déficit public de 9,3% en 2010 à 3% en 2013. L’Union européenne et le FMI en seront pour 78milliards d’euro.
La Grèce, qui n’a pas tenu ses engagements, tend à nouveau la sébile pour éviter la banqueroute. L’Union européenne en sera pour un nouvel apport de quelque cent milliards d’euro. Réunion au Luxembourg, toutes affaires cessantes, au sujet de la crise grave du maraichage suite aux dommages collatéraux de la bactérie mortifère dite faussement du concombre. Les maraîchers de nombreux pays membres de l’Union sont au bord de la ruine. Leur indemnisation va coûter plusieurs centaines de milliards à l’Europe. Angela Merkel est en difficulté en Allemagne car les membres de sa majorité ne veulent plus soutenir la Grèce. Beaucoup de spécialistes de l’économie et des finances considèrent que cette politique de soutien aux Etats trop endettés comporte un risque majeur pour l’existence même de la monnaie européenne. Bref, le surendettement des Etats (qu’on appelle aussi dette souveraine) s’ajoute à la grande crise économique mondiale. Le remède consisterait-t-il à renoncer à une économie de marché et à s’enfermer dans une économie administrée ? La contre épreuve vient d’être fournie par la petite Biélorussie où plus de 70% de l’économie est entre les mains de l’Etat. Malgré ses discours hostiles au marché, et devant un effondrement imminent de la vie économique et sociale du pays, son président Alexandre Loukachensko fait appel au FMI en promettant des réformes, c’est-à-dire des privatisations. Il y a belle lurette en France que les gouvernements socialistes ont privatisé la plupart des services publics. Reste la révolution. Elle vient de se produire en Tunisie. Mais il faudra une génération d’efforts avant que les Tunisiens en tirent les fruits. Dans le meilleur des cas. Ce que l’on peut constater aussi c’est que les opinions publiques s’en prennent aux dirigeants en place pour n’avoir pas réussi à résoudre la crise. A chaque élection, c’est l’opposition qui l’emporte face aux gouvernements, pendant que l’abstention frôle les 50%. La fracture territoriale des Nords contre les Suds rejoint la fracture sociale. Les régions riches ne veulent plus partager leurs avoirs avec les pauvres. Flandre contre Wallonie. Padanie contre Mezzo Giorno. Pays Basque et Catalogne contre Castille et Estramadure. La crise accentue les égoïsmes. Elle est liée en grande partie aux progrès scientifiques et techniques comme à l’élargissement de l’espace et à l’accélération du temps. Ce qu’on appelle la mondialisation. Mais dans la balance des risques et des avantages qu’elle génère, la fléau penche ostensiblement sous le poids ces derniers. Or l’Europe est la mère de la mondialisation, depuis Marco Polo, Vasco de Gama, Christophe Colomb, Matteo Ricci, d’autres encore. C’est pourtant de ces sacrés Suds que tout est parti.
Marc’Aureliu Pietrasanta.