Le duo Nicolas Sarkozy / François Fillon nous a préparé une fabuleuse rentrée des crasses. Rien ne manque pour nous rendre plus pauvres et déprimés.
La guerre est devenue une affaire banale. Celui qui n’était alors que candidat à la présidence de la République, avait promis de sortir au plus vite le pays du bourbier afghan. Il a fait l’inverse. Il a engagé davantage de soldats et de dépenses dans l’aventure. Le résultat de ce parjure est que plus de 20 soldats sont tombés en Afghanistan cette année. Chiffre considérable qui montre que l’argent du contribuable et le sang des combattants sont consacrés à mener une guerre interminable dans un pays ou beaucoup de gens estiment à juste titre que nous n’avons rien à faire. Que ces gens soient loin d’être des modèles d’humanisme et de démocratie ne change rien à l’affaire, d’autant que les gouvernants que nous soutenons ne valent pas mieux. Pour faire bonne mesure, celui qui est devenu président a aussi décidé de faire la guerre à la Côte d’Ivoire et à Libye au nom de la démocratie. Il aurait pu la faire à d’autres ou sévissaient des dictateurs autrement dangereux et cruels, il a préféré ces pays pour, dans le premier, soutenir quelques financiers qui lui sont chers et, dans le second, conforter les intérêts d’une compagnie pétrolière.
Bertrand le cynique
Traditionnellement considéré comme une variable d’ajustement, le chômage est devenu, avec le duo Sarkozy / Fillon, une constante de normalité. Le nombre de demandeurs d’emploi sans activité a augmenté de 1,3% en juillet. Près de 36.100 personnes supplémentaires se sont inscrites à Pôle Emploi. Un niveau jamais atteint depuis 11 ans. Il s’agit du troisième mois consécutif de hausse. Le nombre de demandeurs d’emploi sans activité s’établit désormais à 2.756.500. Si l’on prend en compte les départements d’outre-mer, le nombre monte à 4 391 900 personnes. Commentant ces chiffres, Xavier Bertrand, le ministre du Travail, a fait preuve d’un cynisme rare. Il a mis en cause l’insuffisante croissance économique, éludant que les politiques des gouvernements européens qui favorisent la spéculation et le profit, la paupérisation, l’absence d’investissements publics et l’importation de produits à bas prix, étaient grandement à l’origine de cette situation. Il s’est félicité d’un recul du nombre de plans sociaux, occultant ainsi que la « purge » avait déjà eu lieu et que celle-ci avait en grande partie été déterminée par le choix de faire gagner toujours plus aux spéculateurs et aux grands patrons.
Salauds de pauvres !
Il ya quelques jours, nous avons eu droit à la cerise sur le gâteau. Saisissant le prétexte de devoir combler les déficits abyssaux imposés aux Etats par une système bancaire qui se gave et aussi par des élus politiques qui, trop souvent, dépensent trop pour justifier de l’utilité d’être nombreux, le duo Sarkozy / Fillon a annoncé la mise en oeuvre d’une politique d’austérité. Celle-ci aura pour effet, dans la logique ayant prévalu durant tout le quinquennat, de préserver au maximum les riches et de frapper durement les moins favorisés. Se soigner coûtera plus cher. L’alcool, la cigarette et le soda, souvent les seuls plaisirs (même s’ils sont contestables) des plus pauvres, seront plus fortement taxés. Salauds de pauvres qui alcooliques, tabagiques obèses ruinent la sécurité sociale ! En revanche, l’effort demandé aux plus riches restera minime. Quant aux banques et aux spéculateurs, ils pourront continuer de s’enrichir sans la moindre vergogne. Bonne rentrée…
Alexandra Sereni