Radioactivité à domicile
Le radon fait naturellement partie de notre environnement. Les constructions en granit de beaucoup villages corses présentent des niveaux excessifs de concentration.
Le drame que vit le Japon confirme les dangers de l’utilisation industrielle de matières radioactives. La radioactivité peut cependant aussi se manifester en l’absence de toute activité relevant de la filière nucléaire. Chez nous, le radon représente un risque bien réel. Il s’agit d’un gaz naturel radioactif. Son cycle de vie est de quelques jours, mais sa désintégration libère des éléments radioactifs. Il ne s’avère toutefois dangereux que s’il s’accumule dans un espace clos car nous passons beaucoup de notre temps à l’intérieur de bâtiments. Il émane surtout des sols granitiques et volcaniques et de certains matériaux de construction. Etant à durée de vie courte, il n’a pas le temps de diffuser à travers un matériau continu (sol bétonné, mur ou dalle sanitaire). Il ne peut pénétrer en quantité significative dans des bâtiments que par des failles dans le sol ou des fissures dans les ensembles maçonnés.
Cancérogène pulmonaire
certain pour l’homme Le radon s’attaque à l’organisme par l’introduction de ses particules (polonium, plomb, bismuth) dans le système respiratoire. Celles-ci investissent durablement les voies aériennes pulmonaires et émettent des rayonnements qui irradient les cellules les plus sensibles des bronches. Selon des expérimentations animales et des enquêtes épidémiologiques menées sur des mineurs, cela peut provoquer une cancérisation du poumon. Le Centre international de recherche sur le cancer a d’ailleurs classé le radon « cancérogène pulmonaire certain pour l’homme ». Par ailleurs, d’autres études ont vérifié une interaction multiplicative des risques entre le radon et le tabac. En revanche, la relation entre une exposition au radon et le risque de développer une leucémie évoquée par les écologistes reste à prouver scientifiquement.
Ouvrir portes et fenêtres
L’unité de mesure de la concentration du radon dans l’air est le Becquerel par mètre cube (Bq/m3). Régions les plus exposées, la Corse, et plus particulièrement la Corse-du-Sud, le Massif Central et les Vosges présentent des concentrations moyennes dans les habitations dépassant 100 à 150 Bq/m3. Le radon fait donc naturellement partie de notre environnement. En effet, les constructions en granit de beaucoup de villages insulaires favorisent des niveaux excessifs de concentration aussi bien au niveau des rez-de-chaussée que des étages. La concentration dépend aussi des modes de vie. Elle est généralement moins élevée en hiver qu’en été car elle diminue lors de l’ouverture des portes et des fenêtres. Le radon s’accumule souvent dans les pièces basses et aveugles des maisons et dans les caves mal ventilées. Les moyens pour diminuer les concentrations de radon dans les maisons sont l’aération et la ventilation des maisons, l’utilisation des vides sanitaires, le colmatage des fissures au niveau du sol… Pour se prémunir du radon, il faut donc avant tout aérer les intérieurs le matin, à midi et le soir. Evidemment, des experts proposent des solutions bien plus coûteuses, mais pas forcément plus efficaces.
Alexandra Sereni