L’association Sulidarità n’en revient toujours pas. Les porte-clés à l’effigie du Ribellu corse, fabriqués en Chine et destinés à la vente pendant les 31è Ghjurnate internaziunali de Corte les 6 et 7 août, ont été placés sous scellés en juillet par la douane au port de Marseille. Ce qui apparaissait comme une initiative exagérée de la part d’un douanier un peu trop zélé a finalement pris une tournure judiciaire inquiétante selon Sulidarità. Le parquet d’Aix-en-Provence a ouvert une enquête préliminaire pour apologie du terrorisme. Le président de cette association dont la mission est de soutenir les prisonniers corses détenus sur le continent ainsi que leur famille, Dumè Tafani, a été longuement auditionné par la police judiciaire fin juillet. Il s’agit d’une « attaque judiciaire très politique », a accusé le président de l’association qui est soupçonnée par la justice de soutenir le FLNC et de faire l’apologie du terrorisme. La vente de porte-clés, tee-shirts, autocollant et autres objets frappés du combattant armé et cagoulé lors des manifestations publiques permet à Sulidarità de poursuivre son accompagnement financier des détenus et de leur famille. C’est la première fois que Sulidarità fait l’objet d’une enquête judiciaire depuis plusieurs années, ce qui suscite l’inquiétude des membres de l’association et même au-delà. En Espagne, tous les objets frappés de l’emblème du parti séparatiste basque Batanusa sont strictement interdits : la justice espagnole estime qu’ils contribuent à l’apologie du terrorisme basque. S’achemine-t-on vers pareille application en Corse ?