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Que va-t-il advenir de la SNCM ?

jeudi 22 mars 2012, par Journal de la Corse

Paul Giacobbi a répondu, comme prévu, par un niet tranchant à la proposition de reprise de la SNCM pour un euro symbolique. Mais en répondant comme il le fait le président Paul Giacobbi enterre la création d’une compagnie régionale tout au moins dans la forme voulue par les nationalistes.

La colère de Paul Giacobbi

La réponse de Paul Giacobbi est une réponse de bon sens. Elle tourne le dos aux illusions qui voudraient que le seul fait d’accepter la SNCM pour un euro symbolique abolirait toutes les difficultés. Voici une partie de ses propos : "Le seul fait qu’on la propose pour un euro signifie qu’elle ne vaut pas plus cher et d’ailleurs si une société cédait ses biens à un prix inférieur à la valeur réelle, ce serait un abus de biens sociaux répréhensible pénalement. La SNCM a donc annihilé en quelques années plusieurs centaines de millions d’euros alors que, placée exactement dans les mêmes conditions de service, la CMN a gagné de l’argent. C’est donc que la gestion de la SNCM a été catastrophique. Que coûterait la reprise à un euro par la CTC de la SNCM ? La réponse est malheureusement plus qu’inquiétante. Le jour même de la reprise, il faudrait consentir une avance de trésorerie de 50 millions d’euros. Aussitôt après, il faudrait faire face aux pertes de l’exercice 2011 dont on peut redouter qu’elles soient au moins en dizaines de millions d’euros. Très vite, il faudrait restructurer, c’est-à-dire faire un plan social, sans avoir la possibilité comme ce serait le cas dans le cadre d’un groupe tel que Veolia Transdev de reclasser les salariés dont les postes devraient être supprimés. Peu de temps après, il faudrait sans doute faire face à la demande de l’Union européenne de rembourser les aides publiques reconnues illégales et, en particulier, le service complémentaire, ce qui représenterait sans doute de l’ordre de 200 millions d’euros. Autrement dit, en me proposant pour un euro cette société, les généreux donateurs vont économiser quelques centaines de millions d’euros et la collectivité territoriale devra payer l’ardoise de leur très mauvaise gestion. Je crois que les choses ne vont pas se passer ainsi".

Mais alors que faire ?

La réponse négative de Paul Giacobbi ne répond pourtant qu’à une partie de la question posée par le départ de Veolia. Car désormais il s’agit de savoir ce qu’il va advenir de la SNCM et de ses emplois. La CGT Marseille avec un sens bien curieux du service public semble suggérer que l’argent de la continuité territoriale lui est dû. Or cet argent est celui que l’état français transfère à la Corse afin de baisser le coût de la vie des insulaires et non pour payer des emplois à Marseille. Néanmoins, si la Corse décidait de créer une compagnie régionale, il lui faudrait définir son cahier des charges et, partant, le nombre d’emplois à créer. Il y a tout lieu de croire que nous serions très loin de ceux abandonnés par la SNCM. En définitive la crise économique a précipité la Corse face à ses responsabilités. Elle va devoir se comporter en société responsable et plus seulement en appendice de la France. Néanmoins, la CGT Marseille (mais aussi la classe politique corse toutes tendances confondues) compte vraisemblablement sur l’arrivée de la gauche au pouvoir pour obtenir une nouvelle rallonge. L’avenir des transports en Corse est donc des plus indécis. Mais l’époque des tergiversations paraît définitivement révolue. Au grand dam des partis traditionnels de gauche comme de droite.

GXC

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