Quand tout va mal, jouons !
La crise profite au jeu. S’il fallait s’en convaincre, il suffirait de consulter lagrille des programmes télévisés. Un revival des émissions de ce type semble déferler sur les chaînes, privées ou publiques. Les jeux, finalement, ça ne coûtepas cher et ça peut rapporter gros… et pas uniquement aux joueurs.
Stratégie tout média
Il était une fois, la radio. C’est sur ce média
que sont apparus les premiers jeux, qui à
l’époque étaient de culture générale. Le temps
où il fallait se creuser uniquement les méninges
pour décrocher au moins un lot est bien loin.
À présent, la téléréalité a quelque peu changé
les procédés, mais le divertissement est une
vraie stratégie en cette période de rigueur,
où tout est bon pour oublier le quotidien et ses
difficultés. Les aléas du jeu sont certainement
plus gérables que ceux de la vraie vie. La
richesse de l’offre de jeux vidéos prouve le flair
des commerciaux en la matière. La hotte du
père Noël va être bien fournie en consoles et
divers supports pour jeux vidéos… Les autres
médias ont suivi. Avec les produits dérivés qui
se déclinent à l’envi. Des jeux télé sont
disponibles en version web, gratuite ou
payante, sur console etc. Le cross média, soit
la mise en réseau des médias, montre toute
l’étendue de ses possibilités. Le 360° n’a
jamais été si profitable et permet de toucher
vraiment tout le monde.
Si le virtuel attire plutôt un garçon de 27 ans,
la télé séduit plus la femme de 50 ans. Et
cela permet aussi de contourner la réputation
de « ringard » des jeux télévisés.
Frénésie ludique, motifs économiques
Pourquoi un tel engouement pour les jeux ?
Il est clair que les jeux d’argent proposés par
laFrançaise des Jeux sont depuis longtemps
très populaires. Les grosses cagnottes suscitent
toujours autant d’intérêt. À ce type d’amusement
sont venus s’ajouter les jeux télé, de plus en
plus prisés, comme l’atteste le nombre de
postulants. Et cela n’est pas Jean-Paul Pasqualini
l’heureux gagnant d’un million d’euros à la
finale du Partouche Poker Tour qui va dire le
contraire. Dans son livre Le Jackpot des jeux
télé, François Viot explique que les jeux ont
unblason redoré « La téléréalité a beaucoup
fait pour redynamiser les jeux et leur a donné
unsecond souffle, notamment à travers le jeu
d’aventures ». Les raisons de remettre les
jeux auxgoûts du jour, c’est aussi qu’ils ne
coûtent pas cher à produire. Le rapport qualitéprix
estexcellent. D’autant plus que les
tournages sont réalisés par série de cinq à
six épisodes, sur unseul et même plateau,
avec la même équipe. L’addition est 10%
moins élevée que pourtourner une fiction.
Des concepts d’importation
Le principe du jeu télévisé est donc très
simple : c’est une émission de télévision, où
descandidats sélectionnés, jouent en individuel
ou en équipe, pour gagner un prix. Les
épreuvesvarient selon les concepts, et les
lots. La grille des programmes propose un tas
de jeux, souvent importés tout droit des États-
Unis, d’Angleterre, d’Italie, d’Espagne :
Attention à la marche !, La Carte aux trésors,
La Chasse aux trésors, Des chiffres et des lettres,
Fort Boyard, Jeux sans frontière. Lorsque
Jean Yanne tourne en 1978 le film Je te tiens,
tu me tiens par la barbichette, il était très
proche d’une certaine réalité télévisée…
La fiction rejoint la vraie vie !
Maria Mariana