Accueil du site > Societe > Quand la Méditerranée flambe !
 

Quand la Méditerranée flambe !

jeudi 24 février 2011, par Journal de la Corse

Après la Tunisie et l’Égypte, voilà que la Libye et l’Algérie sont à leur tour touchées par les émeutes de la liberté. Le trait marquant de ces émeutes est l’absence des islamistes. Or les Américains et les Occidentaux soutenaient plus ou moins les dictatures de ces pays en prétendant qu’elles formaient un rempart contre le tsunami de l’islam radical. Notre président lui-même avait placé deux pays au centre de son dispositif pour la Méditerranée : la Tunisie de Ben Ali et l’Égypte de Moubarak.

Le vieux monde sourd et aveugle

Les boulettes à répétition de Michèle Alliot-Marie, notre ministre des affaires étrangères, empêtrée dans la toile tunisienne, les amitiés d’Élizabeth Guigou pour des proches e Ben Ali, sont symptomatiques de l’attitude de la vieille Europe vis-à-vis des dictatures méditerranéennes : on les soutient et on en profite en mettant en avant le danger islamiste. Le Canard enchaîné par ailleurs révélé que MAM s’était également payé il y a quelques années des vacances en Libye avec garde particulière fournie par Kadhafi. François Fillon, premier ministre, a, de son côté, été invité avec sa famille en Égypte par Hosni Moubarak, ci-devant dictateur. Alors de deux choses l’une : ou ce sont nos ministres qui portent la poisse à tous ceux qui les invitent ou bien ils s’adonnent aux facilités de leur caste qui n’a strictement rien à faire du bonheur des peuples. Et pourquoi ne pas ajouter à cette liste l’emprunt linguistique de Silvio Berlusconi au dictateur libyen : la fameuse pratique du Bunga Bunga dénoncé il y a quelques jours par un million de femmes italiennes scandalisées par l’image de la femme rendue par le néo-dictateur italien.

Le déclin de l’Europe méditerranéenne

Les émeutes de Tunisie, d’Égypte et d’Algérie démontrent à l’Occident que la religion n’est pas le moteur de la colère. Ce sont l’insolence de la classe dirigeante et la spéculation sur les prix alimentaires qui provoque ces mouvements de rue. En Algérie, le petit peuple ne supporte plus que la couche dirigeante s’en mette plein les poches en exportant les richesses naturelles du pays, tandis que les plus pauvres s’enfoncent dans la misère. Les émeutes algériennes risquent d’ailleurs d’avoir des répercussions pour la Corse car elles ne vont pas favoriser la construction du Galsi. L’état-major de l’établissement public, responsable du marché du gaz et du pétrole, la Sonatrach, a été emprisonné pour malversations. C’est le signe d’un renversement de stratégie dans le Maghreb entier sous la pression du peuple. Il faut aussi tenir compte du basculement de la Méditerranée occidentale en matière portuaire. Le port de Marseille décline inéluctablement fortement en partie grâce à l’attitude suicidaire de la CGT, adepte des grèves à répétition. Résultat : Marseille n’est plus qu’au cinquième rang des ports européens au profit des ports de la mer du Nord. Gageons que la chute de l’Europe méditerranéenne, symbolisé par l’achat du port d’Athènes par la Chine, permettra l’envol, un jour, des ports de la rive sud, c’est-à-dire de l’Afrique du Nord.

GXC

Répondre à cet article