À ce jour, il n’y a toujours pas d’accord entre la Maison Blanche et le Congrès américain sur le relèvement du plafond légal de la dette du pays. La perspective d’un défaut de paiement des États-Unis se renforce ce qui créerait un tsunami la finance mondiale.
Les élus démocrates et républicains ont jusqu’au 2 août pour s’entendre sur les conditions d’un relèvement du plafond de la dette américaine. En attendant, les agences de notation menacent de dégrader la note souveraine de la première économie mondiale.
Une dette abyssale
La dette publique américaine s’élève à environ 100% du PIB, le déficit à 10%. En comparaison, la dette française s’élève à 2500 milliards d’euros, soit 85% du PIB, et le déficit à 7%. Cela signifie que les États-Unis font payer leur dette au reste du monde usant au passage de leur possibilité de faire fonctionner la planche à billet. Le plafond de la dette correspond à un niveau maximal d’endettement du pays, niveau régulièrement ajusté par le Congrès américain depuis 1917. Il a été relevé dix fois au cours des dix dernières années. La dernière fois, en 2010, ce plafond a été porté à 14 297 milliards de dollars. Or le niveau de la dette américaine a atteint ce plafond en mai dernier. Il n’est contourné, depuis, que par des ajustements techniques du Trésor. Mais au-delà du 2 août, si le plafond légal de la dette n’est pas relevé, les États-Unis ne pourront plus honorer leurs engagements.
Un pays en faillite
Si le montant de la dette n’est pas rehaussé, les États-Unis ne pourront pas lever sur les marchés les montants nécessaires au paiement des intérêts et au renouvellement de leur dette. L’État américain doit régler mensuellement 30 milliards de dollars d’intérêt sur la dette mais aussi refinancer en août plus de 500 milliards de dollars de dette. SI les États-Unis font défaut sur une partie de leurs échéances, c’est l’économie mondiale qui s’écroule. On peut donc penser que démocrates et républicains arriveront à un accord car une telle catastrophe coûterait en définitive infiniment plus cher aux États-Unis qu’un accord entre les ultras républicains (influencés par l’extrême-droite du Tea party) et le président Obama. Outre les conséquences extérieures, c’est le système fédéral américain qui sera en cessation de paiement. Les pensions des retraités et des anciens combattants, les prestations sociales, les salaires des fonctionnaires cesseraient d’être versés. L’État devrait réduire du jour au lendemain ses dépenses de 40% c’est-à-dire faire une croix sur 1500 milliards de dollars, soit 10% du PIB. La source du conflit réside dans une vision de la politique sociale des États-Unis. Obama a été élu sur un programme qui, en France apparaîtrait comme une régression terrible, mais que refusent les Républicains, estimant que les pauvres n’ont qu’à se débrouiller et exigeant une baisse de 6% des dépenses sociales. Obama propose de relever les impôts sur les sociétés et pour les plus riches des citoyens américains ce que refusent les Républicains.
Une hausse de la dette qui ne règle rien
Barak Obama veut augmenter le plafond de la dette de 2500 milliards de dollars d’ici à 2012. Ce relèvement créerait une situation inédite dans le monde. Le pays dont la monnaie à valeur d’étalon, montrerait le chemin du surendettement tout en exigeant des autres nations de consentir toujours plus de sacrifices. Les agences de notation n’ont pas ce genre de scrupules. Les spéculateurs gagnent des sommes exorbitantes en comptant bien que les générations futures payeront les intérêts. Elles ont donc mis les États-Unis sous pression et menacent de retirer à la première puissance mondiale sa note AAA. En attendant 3000 milliards de dollars de la dette américaine sont détenus par des investisseurs institutionnels (États, banques centrales, banques, assureurs, etc.). La chute de la notation signifierait un appauvrissement drastique de ces détenteurs de la dette et le risque d’une mise sur le marché des bons du trésor par milliards. Alors une catastrophe mondiale deviendrait vraisemblable. Cela signifie aussi que les systèmes financiers sont désormais dans une seringue et que les solutions de repli deviennent quasi nulles sauf à croire en un miracle divin tout à fait improbable on en conviendra.
GXC