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Polémique : Les riverains ajacciens durcissent le ton !

jeudi 23 février 2012, par Journal de la Corse

Alors que la nouvelle tarification des parcmètres doit entrer en vigueur, le bras de fer entre les riverains du centre-ville -rejoints par d’autres habitants de la ville- et la municipalité se poursuit. Cette dernière campe sur ses positions assurant des tarifs -inchangés depuis quinze ans- parmi les plus bas de France. Les riverains, réunis, désormais en collectif, élargissent le mouvement et durcissent le ton en envisageant, à court terme, des actions....

Le feuilleton de l’hiver concernant la nouvelle tarification des horodateurs à Ajaccio -débuté même courant 2011- ne cesse d’alimenter les chroniques et les conversations aux quatre coins de la cité impériale. Partout, en ville, les conversations vont bon train. Entre les calculs, les zones, les places payantes et celle qui -pour l’instant- ne le sont pas, difficile de faire son chemin. Les riverains du centre ville, eux, n’ont guère tardé à se faire entendre. Pourtant, après cinq réunions de concertation avec Simon Renucci, député-maire, une conférence de presse et une réunion publique, la situation n’a guère évolué. Du côté de la mairie -et par voie de presse-, le ton est monté. Simon Renucci en a profité pour réaffirmer que le système reste le même que celui mis en place en 1995. Quant aux tarifs, ils sont les mêmes que ceux appliqués il y a dix ans." avant de répliquer concernant la polémique, que "nous n’avons pas la même grille de lecture. Nos tarifs, 0,5 euro (zone bleue) et 1’euro (zone orange) sont parmi les plus chers de France. Quant aux résidents, ils bénéficient de 40 et 60% de réduction." À la suite de ce discours, les riverains du centre-ville ont décidé de reprendre la main et d’organiser, le 15 février dernier, une nouvelle réunion publique dans la salle Sampiero du Palais des Congrès. Une salle copieusement garnie (plus de 200 personnes). À la tribune, Pierre Salasca, maître Jean Comiti, Jean-Pierre Sollacaro, Jean-Luc Benetti, Jacques Antonini, Marie-Ange Sollacaro, Mariline Quirici et Fabienne Roghi.

Des arguments légitimes

Le ton monte, entre ironie, macagna "à l’usu aiaccinu" et sérieux, histoire de montrer que les revendications sont légitimes, d’argumenter contre une tarification jugée prohibitive et de dénoncer le "j’écoute mais je n’entends pas" ou le "avete raghjò ma a capra hè meia"-boutade ajaccienne- de Monsieur le maire. L’association a durci le ton et officialisé, en même temps, la création d’un collectif des riverains. "Au risque de nous répéter, clame Jean-Pierre Sollacaro, nous affirmons ce que nous avons toujours dit depuis le début : en dépit de ce que Monsieur le maire avance, la tarification concernant les abonnés, sur la base de 8 heures par jour, du lundi au samedi donne bien 76,80 euros par mois et donc 921,6 l’an en zone orange, 38,40 par mois et 460 euros l’an en zone bleue. Et là, nous sommes bien parmi les villes les plus chères de France et non le contraire comme le prétend Monsieur le Maire." Pour argumenter, par ailleurs, certaines "carences" affichées par la municipalité, Jean-Pierre Sollacaro a évoqué le Centre d’Etudes sur les Réseaux, les Transports, l’Urbanisme et les Constructions publiques (CERTU), un service à compétence nationale rattaché au ministère de l’Ecologie, de l’Aménagement et du Développement Durable. Il a pour mission de contribuer au progrès des connaissances et à l’amélioration des "savoir-faire" dans l’ensemble des domaines où les collectivités locales urbaines et le Ministère de l’Equipement ont des interrogations et des préoccupations communes : équipement des agglomérations, infrastructures de transports, conception et gestion des réseaux, rapports avec les formes urbaines et architecturales et avec les services de gestion quotidienne de la vie en ville.

Des propositions concrètes

Il inclut, bien entendu, le stationnement en privilégiant les résidents et les commerçants et favorisant la création de parkings- relais. "Or, martèle Jacques Antonini, il est clair que la mairie a mis la charrue avant les bœufs ! Elle met en place les horodateurs et une nouvelle tarification des aires de stationnement, puis songe à la mise en place de parkings-relais. Et c’est bien, en amont, le contraire qu’il convenait de faire." Depuis sa création, l’association n’a cessé de proposer des solutions. "Un stationnement résident à 200 euros l’an. La suppression du tarif abonné qui va, à terme, dissuader les personnes entrant à Ajaccio, de se garer dans le centre-ville, la mise en place d’une gratuité de 30 à 45mn favorisant les commerces, suppression des "oreilles de Mickey" libérant une trentaine de places de parking, et le décalage des horaires des aires de livraison à 8h30 au lieu de 6h00.Ce sont des propositions concrètes qui vont dans le sens d’un harmonisation du centre-ville. Par ailleurs, nous avons planché sur la création de parkings-relais. Près de l’hôtel Mercure, on nous a rétorqué que la zone est inondable...mais il y a une crèche. Nous avons été loin dans nos possibilités mais nous ne sommes toujours pas entendus." Autre problème soulevé par le collectif, la société Q-Park qui a hérité de l’appel d’offres et "qui met en place une tarification hors norme, notamment dans le parking sous terrain (10 euros pour 4 heures !), il faut savoir que le contrat lie Q-Park à la mairie pour une durée de 34 ans. Après quoi...il faudra certainement tout remettre aux normes..." Au cours de cette soirée, il a également été question de l’officialisation d’un Collectif. "Parce que, reprend Jacques Antonini, ce problème touche tous les Ajacciens. Il faut savoir, que l’extension des horodateurs va toucher, d’ici 18 mois, le quartier des Cannes, de Saint-Jean. Qui ne nous dit pas, à terme, que toute la ville sera payante ? Il est important de se mobiliser pour travailler ensemble, réfléchir et riposter." Tandis qu’à la tribune, les arguments se succèdent, le micro baladeur permet, au public de participer au débat. Un débat (où l’absence d’un représentant de la municipalité aura été remarquée) au sein duquel le ton monte entre le "personne ne nous mettra à l’amende" des uns et la notion de racket organisé évoquée par les autres. Autant dire que l’heure est, actuellement, à un durcissement de la position avec diverses actions qui sont envisagées. Affaire à suivre...

Philippe Peraut

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