Mon mur Facebook est envahi de messages qui m’indiffèrent, m’agacent ou me contraignent à une ingrate attention. Il est temps d’éliminer.
C’est les vacances, youpi, j’ai du temps pour consulter Facebook. Mais, oups, j’ai 815 amies et amis dont la plupart sont de parfaits inconnus. Alors, voici venue l’heure de m’offrir un petit plaisir en faisant le ménage, car mon mur est envahi de messages qui m’indiffèrent, m’agacent ou me contraignent à une grande attention pour ne pas laisser filer des propos que je juge digne d’intérêt. Mais quels critères dois-je retenir pour « éliminer » ? Bien sûr, pas question de froisser des amis ou des connaissances relevant de la « vraie vie ». Même s’ils m’ennuient. Donc, je les garde. Ouf, ma règle d’or qui consiste à ne pas accepter de parents et alliés me permet de limiter les dégâts. J’échappe aux « Salut cousine », au « Suis au village » et aux « Bébé est sur son pot ».
Je ne fais pas de quartier
L’écrémage frappe d’abord les fanas de l’horoscope et de la météo. Pour être franche, je me fiche de découvrir chaque matin que « Vénus va croiser Mercure pour mon plus grand bonheur », que « Le soleil est masqué par la brume du côté du Nebbio » ou qu’à Sagone « Il fait déjà 25 ». Chouette, 12 amis de moins ! Vient ensuite le tour des pédants ayant une tendance narcissique. Vous savez, le genre d’amis qui, nuit et jour, vous expliquent tout sur les errements de la gauche, de la droite, du centre, des écolos, des fachos, des gauchos et des intellos, et vous assènent au final qu’ayant réfléchi sur tout et étant las de la bêtise humaine conduisant à la médiocrité démocratique, ils ne voteront jamais plus et vomiront sur Yannick Noah et BHL. Hourra, 15 amis de moins ! Bon, cela s’annonce bien. Je puis maintenant m’attaquer à ceux qui broient du noir. Bien sûr, avec tact. Pas question de virer celui ou celle qui a un vrai problème et, passagèrement, m’en a parlé ou m’en entretient encore en tchat pour se soulager. Non, je cible les abonnés à la sinistrose. Ils sont légion. Selon eux, plus rien ne va sur le cette planète : l’humanité est pourrie, la société est immonde, l’environnement est irrémédiablement pollué, la famille fout le camp, tout le monde est nul y compris elle ou lui-même, le projet est décédé, l’espoir est enterré et l’idée même du bonheur est en cours d’incinération. Je ne fais pas de quartier, 53 amis de moins.
Au tour des « langues de pute »
Un verre de Coca et je continue. L’heure des « langues de pute » et des « sauvages » a sonné. Plus question de tolérer sur mon mur des amis qui infligent à un statut ou à un commentaire des sous-entendus perfides ou des propos agressif. Par exemple, si Momo dit aimer Saint-Tropez, je déteste que Toto lui glisse « Toi, t’as les moyens... » ou que Lulu lui assène « Bonne vacances chez les culs dorés. » Pas de pitié, 32 amis de moins. Pendant que j’y suis, je liquide les « fanas du cul ». Pas les dragueurs sympas qui font des bisous ou des compliments cool, ou les esthètes qui agrémentent quelquefois nos murs de magnifiques plastiques, mais les petits malins qui usent de la lourde flatterie ou de photos limite cochonnes. Vlan, 43 de moins ! Je fais le compte : depuis que j’ai commencé à « éliminer », j’ai mis hors d’état de nuire 155 amis. Pas mal, mais encore insuffisant. Alors, je reprends le massacre. Mon attention se porte sur les reliquats des campagnes électorales du printemps dernier. Adieu les adversaires de François et de Nicolas qui, n’ayant pas su se recycler, continuent de balancer des Scuds sur leur ennemi juré. Suis vraiment désolée, la guerre est finie. 139 amis de moins. Super, j’en ai enfin terminé. Sur 815 amis, il m’en reste 516 et j’ai désormais toute une année pour remonter jusqu’à 1000. Bonnes vacances à toutes et à tous.
Alexandra Sereni