Accueil du site > Societe > Persécutés depuis l’époque Bonnet
 

Persécutés depuis l’époque Bonnet

jeudi 6 septembre 2012, par Journal de la Corse

Cela peut paraître ahurissant mais la période du préfet Bonnet, une période paranoïaque qui s’acheva dans un naufrage judiciaire, administratif et psychologique pour l’État, n’en finit pas d’agoniser en Corse. Dans la lignée des suites inachevées du dossier du Crédit Agricole (récemment dénoncées par la LDH), Jacques Fieschi, l’infatigable militant nationaliste et Jean-Paul Poletti qui fut l’initiateur de Canta u populu corsu, continuent d’être persécutés par l’administration fiscale. Douze ans après… Comme si dans un monde sombrant dans le chaos, livré aux mafias légales ou illégales, le cas de ces deux hommes, victimes d’une véritable vendetta administrative, avait valeur d’exemple punitif. C’est tout simplement honteux et cela doit cesser.

Hallucinant !

Le 31 août, Femu a Corsica faisait paraître le communiqué suivant : "Femu a Corsica tient à faire part de son soutien le plus total à ses militants, Jacques Fieschi et Jean-Paul Poletti, soumis à une pression politique et fiscale inacceptable, depuis près de quinze ans. Les Corses se souviennent tous de la stratégie de tension mise en oeuvre par le préfet Bonnet et ses services, à partir de 1998. C’est précisément lors de cette période que leurs premiers tracas ont débuté, au travers notamment d’un harcèlement fiscal permanent. Les différents services en charge de leurs dossiers, comme de tant d’autres, ont régulièrement nié l’évidence et perverti la réalité à des fins de sanction. Ainsi, les attentats qui ont visé les biens de Jacques Fieschi, et plus particulièrement celui qui a entièrement détruit son outil de travail de l’époque, le « Prisunic », ont été occultés. Des incohérences, mensonges ou carences ont été relevés au cours de son périple administratif et judiciaire. Quant à Jean-Paul Poletti, il a eu à subir la réduction massive et arbitraire de ses droits SACEM, ainsi qu’une série de contentieux et d’atteintes… jusqu’au non-versement de ses allocations familiales ! Nos amis ont été victimes d’une justice politique, à deux vitesses, qui a souhaité le condamner à la cessation d’activité et plus encore, les réduire au silence. Seule leur détermination leur a permis de rester debout, et d’affronter ces injustices sans jamais capituler. Mais tout ceci n’a que trop duré. Nous demandons aujourd’hui, avec solennité et fermeté, que l’ensemble des services et autorités compétents mettent un terme définitif à cette situation. Nous n’entendons pas laisser nos militants, et plus généralement l’ensemble des Corses, dans pareilles difficultés sans réagir. Femu a Corsica compte d’ailleurs poursuivre sa gestion offensive du dossier économique et fiscal, et défendre avec énergie, notamment à l’Assemblée de Corse, le principe de transferts de compétences significatifs, déterminants pour notre avenir. Qu’on lise attentivement ces lignes. Elles décrivent un processus d’acharnement hors du commun. Comment ne pas le mettre en comparaison avec la mansuétude qui a accompagné la fraude menée par Madame Bettencourt, et celle qui a permis à des hommes politiques de haute volée à échapper peu ou prou aux foudres judiciaires. Rappelons-nous du jackpot gagné par Bernard Tapie après intervention de son ami le président Sarkozy. Il faut donc une bonne dose de cynisme à l’administration pour persécuter ainsi Poletti et Fieschi.”

Pour tout péché miséricorde

Il se trouve que je connais le dossier Fieschi. C’est une accumulation hallucinante de dénis de justice, de n’importe quoi et d’acharnement judiciaires et fiscaux. J’avoue ne pas avoir étudié celui de Jean-Paul Poletti mais les mêmes causes produisant les mêmes effets, j’ai tout lieu de croire qu’il s’agit là encore des remugles de la période Bonnet quand l’État français, suivant en cela les recommandations de l’exécrable rapport Glavany, voulait voir en chaque Corse un délinquant en puissance. Fieschi et Poletti sont les victimes collatérales de l’assassinat du préfet Erignac. Ils sont les boucs émissaires d’une période qui n’en finit pas de finir, quand le procureur Dallest suivait scrupuleusement les ordres de Paris : poursuivez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens. Je suis un farouche partisan de l’impôt. J’ai horreur de ces râleurs professionnels qui le condamnent au nom du "je travaille moi monsieur". Il est indubitablement un outil indispensable à une moindre injustice sociale. Mais trop c’est trop. 12 ans de persécution ont changé la vie de Fieschi et de Poletti au point de donner l’impression que parfois ils viraient à la monomanie. Je n’hésite pas à le dire : cela est devenu une forme de torture psychologique. Et c’est d’autant plus mal venu qu’en admettant même qu’à un moment l’un et l’autre ont trébuché, j’ose espérer que l’administration fiscale française a actuellement des cœurs de cible autrement plus importants que ces deux Corses. C’est pourquoi il faut que tout cela cesse. Ce n’est plus une question de personnes mais de principes. Qu’ils sachent qu’ils trouveront ici une plume amicale et aussi décidée qu’ils le sont dans leur lutte.

GXC

Répondre à cet article