L’édito d’Aimé Pietri
Depuis quelques semaines on ne trouve plus trace de la Corse dans la presse nationale et internationale, alors que pendant des mois elle y avait tenu le haut de la rubrique. Ce sont Barack Obama et Oussama Ben Laden qui lui ont ravi la vedette. Pour des raisons que personne désormais n’ignore. La Corse a été avalée par ces géants médiatiques et il ne lui reste aujourd’hui qu’une toute petite place sur les fils de l’Agence France Presse qui relate sommairement ses soubresauts conjoncturels. Pourtant cette île continue de s’agiter comme toujours, avec ses accès de fièvre récurrents et son hypertension endémique. On y plastique au quotidien, ou presque. On y tue fréquemment. On y fait étalage de racisme ordinaire tout en se défendant d’être anti-arabe, anti-juif ou même anti-pinzutu et on y professe à tout bout de champ une spécificité et une identité originales dont on voudrait qu’elles forcent le respect de l’allogène et l’admiration du visiteur en même temps que l’estime du gouvernement Rien n’a donc changé sous le soleil de Corse. Pas même ceux qui ne cessent d’aspirer au changement sans parvenir pourtant à se débarrasser de leurs conformismes. Reste à savoir comment ce peuple turbulent pourra de nouveau trôner dans les médias. En mettant la barre plus haut ? Redoublant d’effets spéciaux ? Attendre que passe la bourrasque planétaire pour de nouveau se hausser du col ? Il est clair que l’expectative serait actuellement une solution de sagesse. Mais où sont les sages qui pourraient l’appliquer ?