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On en parlera demain

mercredi 9 mars 2011, par Journal de la Corse

Elections cantonales

Cantonales

Pourtant, j’irai voter !

Le suffrage universel est un droit démocratique qui mérite d’être respecté et défendu. Voter est le moyen le plus approprié d’aller en ce sens.

Je suis résolument partisane de la suppression du Conseil général. Je considère que ses compétences doivent aller à Collectivité Territoriale et à une intercommunalité soumise au suffrage universel. J’irai pourtant voter le 20 mars car toute consultation électorale est porteuse d’enjeux démocratiques et politiques.

Incidence sur notre vie quotidienne

Un sondage a récemment révélé que plus d’un Français sur deux ne savait pas si son canton était concerné par les élections cantonales. Plusieurs amies et amis citadins m’ont confié ne pas trop savoir si le canton dans lequel ils sont inscrits, était renouvelable et ont ajouté qu’au fond ils s’en fichaient. Même chez nous où les fibres politique et politicienne sont deux trais culturels, les cantonales passionnent de moins en moins l’électorat. C’est particulièrement flagrant en milieu urbain. Pourtant, il existe au moins trois bonnes raisons d’aller voter les 20 et 27 mars prochains. La première est que le suffrage universel est un droit démocratique qui mérite d’être respecté et défendu car beaucoup de femmes et d’hommes sont morts sur des barricades ou ont croupi au fond de cachots pour que le peuple ait le droit de participer aux décisions. Or, pour respecter et défendre ce droit démocratique, voter est le moyen le plus approprié. La deuxième bonne raison est qu’à ce jour le Conseil général exerce un rôle majeur en des domaines ayant une incidence directe sur la vie quotidienne de chacun d’entre nous. Les politiques en faveur des personnes âgées ou handicapées, de l’enfance, de la prévention sanitaire, de la lutte contre la précarité et l’exclusion, de l’insertion des publics en difficulté, relèvent des conseils généraux. L’état de 4480 kilomètres de routes de l’île dépend des choix de maintenance et de réfection opérés par les Conseils généraux de Haute-Corse et de Corse-du-Sud. Il convient aussi de se rappeler que les moyens affectés aux Services d’Incendie et de Secours ainsi qu’aux transports scolaires en milieu rural sont du ressort des Conseils généraux.

Des enjeux politiques

La troisième bonne raison est que le scrutin cantonal est éminemment politique. Au plan national, il permettra aux partis de mesurer leurs forces et leurs faiblesses dans la perspective des scrutins présidentiel et législatif du printemps 2012. Le Parti Socialiste espère franchir la barre des 60 départements à gauche et amplifier ainsi une dynamique victorieuse engendrée par les élections régionales en 2010. L’UMP se donne pour objectif de tenir ses positions afin de rompre avec la spirale descendante qui lui fait craindre de perdre le palais du Luxembourg en septembre prochain, l’Elysée et le Palais de Bourbon en 2012. Le Front national veut affirmer sa force et placer ainsi Marine Le Pen en position d’actrice majeure lors du scrutin présidentiel. Le Parti communiste veut continuer d’exister. Europe Ecologie-Les Verts souhaite confirmer ses percées des élections régionales et européennes. Aubry. Chez nous, la droite se bat pour conserver son dernier bastion : le Conseil général de la Corse-du-Sud. La gauche a l’espoir de renforcer encore ses positions et d’ainsi confirmer son succès lors du scrutin territorial de mars 2010. Les autonomistes et les indépendantistes veulent démontrer que la montée en puissance de leur influence politique leur permet de bien figurer lors d’élections favorisant des sortants bien implantés. Ils espèrent aussi s’emparer du canton de Porto-Vecchio et montrer ainsi que les grandes dynasties politiques de l’île sont désormais vulnérables.

Alexandra Sereni

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