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Mobilisations en Europe contre l’austérité

jeudi 22 novembre 2012, par Journal de la Corse

Des manifestations contre l’austérité se multiplient un peu partout en Europe. Mercredi 14 novembre, plus d’une vingtaine de pays de l’Union européenne ont répondu à l’appel à la mobilisation de la Confédération européenne des syndicats (CES) contre l’austérité. Grève générale en Espagne et au Portugal, manifestations et arrêts de travail en Grèce, en Italie, en France… Et il y a des chances que ce ne soit qu’un début après les annonces libérales du président Hollande.

La France contre la succession de plans sociaux

Le Premier ministre Ayraut a affirmé : « nous ne sommes pas dans l’austérité », Pour lui qui assurément ne vit pas l’austérité, celle-ci si elle existait se traduirait par une baisse des salaires et des retraites, or « ce n’est pas la politique du gouvernement ». Mais malheureusement pour nous c’est ce qui se passe dans la réalité vraie et non dans celle d’un monde politique de plus en plus coupé du peuple. En tous les cas, plusieurs milliers de manifestants, ont à Paris et dans toute la France. C’est encore peu mais le nombre des protestataires augmente de semaine en semaine. Car malgré les promesses gouvernementales, les plans de plans de licenciements se succèdent sans que le pouvoir semble être en mesure d’y mettre un frein. ArcelorMittal, Peugeot, Presstalis, Alcatel, Air France, Electrolux, Technicolor, Sanofi, Petroplus… Or si la gauche a été élue c’est précisément pour ne pas faire la même politique que la droite.

Grève générale en Espagne

L’Espagne et ses 25% de chômeurs ont connu sa deuxième grève générale de l’année. Dans le centre de Madrid, la police anti-émeutes a dispersé à coups de matraques, tirant en l’air des balles en caoutchouc, des milliers de manifestants. La colère des Espagnols est d’autant plus grande que ce sont désormais des dizaines de milliers de familles qui sont jetées à la rue par les banques. Selon la plateforme des Victimes des Hypothèques, 517 familles sont expulsées par jour s’accompagnant de son lot de détresse allant jusqu’au suicide comme en Grèce. La pauvreté espagnole contamine la France puisque les artisans ibériques recherchent des marchés partout, cassant les prix français et provoquant en cascade des faillites et des licenciements.

Violences sociales en Italie

Des manifestations ont été organisées dans une centaine de villes italiennes et se sont souvent achevées par des affrontements avec la police. Depuis l’arrivée de Mario Monti au pouvoir en novembre 2011, l’austérité est devenue la norme. Le président du conseil a notamment diminué de 10% le nombre des fonctionnaires, relevé l’âge de départ à la retraite et assoupli les règles de licenciement. Au mois d’octobre, des milliers de jeunes sont descendus dans la rue pour le « No Monti day ». Une partie de ces mesures fait d’ailleurs partie du programme annoncé par François Hollande. Les banques sont en train de réussir le plus fabuleux hold-up de l’histoire humaine en faisant payer aux citoyens les résultats catastrophiques de leur attitude spéculative.

Le Portugal à la remorque

Au Portugal, le pays semble se résigner. A Lisbonne, un cortège de quelques centaines de manifestants à peine s’est réuni dans le cadre de l’appel à la grève générale lancé par les syndicats. L’an dernier, le pays a négocié un plan de sauvetage de 78 milliards d’euros. Mais le chômage a atteint un nouveau taux record de 15,8 % au troisième trimestre 2012. Or ce niveau est largement supérieur à celui prévu par le gouvernement et les créanciers internationaux. Le résultat est que le Portugal doit emprunter à des taux records perdant les "bénéfices" de l’austérité. Le Portugal suit le chemin de la Grèce.

La Grèce sous le contrôle strict de l’Europe

Une manifestation a réuni à Athènes le chiffre médiocre de 5.000 personnes. La population n’en peut plus de sacrifices et le pays s’enfonce dans un marasme inimaginable. La troïka européenne dominée par l’Allemagne, peu confiante dans les autorités, a exigé les prénoms et noms des 2000 fonctionnaires qui doivent être licenciés dans l’année. Le parlement grec a adopté début novembre le troisième plan d’austérité prévoyant 13,5 milliards d’euros d’économies, demandé par l’Europe et le FMI, en contrepartie de leur aide. Aujourd’hui, la croissance a repris en Europe du Nord tandis que l’Europe du sud s’enfonce dans la dépression.

GXC

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