Accueil du site > Societe > Médias et diversité : Une opportunité pour le contenu local
 

Médias et diversité : Une opportunité pour le contenu local

jeudi 29 novembre 2012, par Journal de la Corse

La diversité est aussi culturelle. Les médias peuvent tirer leur épingle de ce jeu social et identitaire. Une commission a même été créée pour aider ces projets. À l’image des médias qui sont un « pont » entre l’information et le public, il existe une Commission Images de la diversité, qui est un « pont » entre les missions artistiques et culturelles du Centre national de la cinématographie (CNC) et les missions plus sociales de l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (l’Acsé). Une chance si l’on ne tombe pas dans un catalogue de stéréotypes.

Préserver la diversité, dans tous les domaines

La Commission Images de la diversité, créée par décret en février 2007, a pour ambition de « repérer et de soutenir des œuvres cinématographiques et audiovisuelles qui, à la faveur d’un scénario singulier et d’une réalisation de qualité, témoignent de la diversité de notre société et la valorisent ». Depuis le début de l’année 2011, la Commission s’est réunie deux fois et a émis 69 avis positifs. Les 281 projets qu’elle a soutenus ont été répertoriés selon quatre thématiques principales : « Origines et immigration », « DOM TOM », « Histoire et Mémoire » et « Jeunesse ». À ces quatre grandes catégories s’ajoutent cinq thématiques secondaires envisagées comme complémentaires : « Art et pratiques artistiques », « Double culture », « Banlieue », « Portrait » et « Famille, lien intergénérationnel et femmes » qui rendent compte d’une manière relativement complète des types de thèmes abordés dans les films soutenus. Ces catégories étant cumulatives, les projets référencés ne font pas l’objet de la double indexation qu’ils révèlent et sont classés en fonction du degré de pertinence. La production audiovisuelle Images de la diversité est mieux répartie en région : 33% hors Ile-de-France, contre 16,8 % pour la production globale audiovisuelle aidée. En Corse, la production audiovisuelle globale aidée par la Commission s’est élevée à 22 heures, soit 0,66% des aides. « Origines et immigration » demeure la thématique la plus largement abordée tous genres confondus. Ces thèmes sont liés car ils témoignent du traitement de l’identité à travers la relation aux origines. Le thème de la jeunesse vient juste après. Le film « Neuilly ta mère » est l’exemple le plus probant de ces prédilections thématiques.

Quand la diversité devient obligation

La déclaration universelle de l’UNESCO définit ainsi la diversité culturelle : « La culture prend des formes diverses à travers le temps et l’espace. Cette diversité s’incarne dans l’originalité et la pluralité des identités qui caractérisent les groupes et les sociétés composant l’humanité. Source d’échanges, d’innovation et de créativité, la diversité culturelle est, pour le genre humain, aussi nécessaire qu’est la biodiversité dans l’ordre du vivant. En ce sens, elle constitue le patrimoine commun de l’humanité et elle doit être reconnue et affirmée au bénéfice des générations présentes et des générations futures. » Promouvoir la diversité culturelle est lié à la volonté de favoriser l’expression culturelle locale et les langues locales, et de préserver les concepts d’identité et les liens sociaux entre communautés. L’intention est honorable mais a du mal à se traduire en faits de production réelle et encore moins de distribution, sans doute en raison des efforts d’adaptation qu’il faut consentir pour l’audience. Cela explique peut-être pourquoi le CSA envisage des sanctions à l’encontre des chaînes de télé qui n’afficheraient aucune amélioration en matière de diversité. La politique des quotas n’est pas encore envisagée, car elle pourrait être contre-productive. Il s’agit plutôt d’imposer une obligation de résultat. Des séries comme « Plus belle la vie », « Alice et Charlie », ou encore l’arrivée de Harry Roselmack au JT de TF1 ne sont que des grains de sable dans cet enjeu de diversité culturelle et sociale à l’écran, comme une véritable question de démocratie télévisuelle.

Maria Mariana

Répondre à cet article