PETIT ROI MAIS GRANDE ERREUR
Le Roi du Maroc a tenté de renverser une situation extrêmement périlleuse en annulant la grâce accordée au pédophile de nationalité espagnol Daniel Galvan. La mesure risque fort de ne pas calmer la colère populaire puisque le pédophile avait déjà quitté le Maroc pour l’Espagne où il a été arrêté. En attendant, c’est l’un des pions essentiels pour la stabilité du Maghreb qui vacille.
Une grâce qui met le feu aux poudres
Le Roi Mohamed VI a tenté de réparer les
dégâts d’une grave erreur politique commise
en accordant une mesure de grâce à Daniel
Galvan, un pédophile de nationalité espagnole
condamné à trente ans pour viols sur onze
mineurs. De plus, c’est le violeur qui a porté
plainte contre ses victimes afin d’éviter
d’avoir à payer les indemnités. Mohamed
VI avait décidé de gracier Daniel Galvan, un
pédophile à la personnalité controversée, âgé
d’une soixantaine d’années. Condamné à 30
ans de prison en 2011, ce pédophile d’origine
espagnole mais de nationalité irakienne vivait
en Espagne sous une couverture d’enseignant
universitaire. Il s’agirait, selon des médias
espagnols, d’un ancien agent des services
spéciaux irakiens, qui aurait collaboré avec
les Occidentaux lors de l’invasion de l’Irak.
En contrepartie, il aurait obtenu de pouvoir
refaire sa vie sous une nouvelle identité. Il vivait
tranquillement en Espagne, voyageant souvent
au Maroc, jusqu’à ce que ses actes pédophiles
soient révélés. Jugé et lourdement condamné,
il purgeait sa peine jusqu’à ce que la décision
de le libérer, intervenue dans le cadre d’une
grâce royale accordée par le Roi Mohamed
VI à 48 prisonniers espagnols, au lendemain
d’une visite du roi Juan Carlos, ait soulevé une
tempête au Maroc.
Revirement inédit
Face à la colère populaire, le palais royal a
tenté de minimiser les dégâts, en se défaussant
sur l’administration, à qui l’impair a été
attribué et justifiant le limogeage d’un haut
fonctionnaire. Mais chacun sait au Maroc
que la mesure de grâce n’a pu être prise
qu’avec l’aval du monarque. Fait unique
dans l’histoire du Maroc, des manifestations
populaires ont été organisées dans plusieurs
villes marocaines pour protester contre la
décision royale. Des associations de défense
de l’enfance s’y sont mêlées, lui donnant un
écho inattendu en Europe, notamment en
France, dont des personnalités célèbres,
ministres en tête, se rendent au Maroc pour
des vacances sexuelles. Le Roi du Maroc,
commandeur des Croyants, a été contraint de
plier sous la pression de la rue et retirer sa grâce
au pédophile. Selon les enquêtes menées par
une presse internationale tenace, la décision
du Roi a été prise dans le cadre d’un deal visant
à récompenser un agent hispano-irakien qui
a fait preuve d’un très grand zèle pour aider
les Occidentaux lors de l’invasion de l’Irak.
Des journaux espagnols ont notamment
enquêté, et découvert une série de contre-vérités
sur l’identité du personnage. Il n’y aurait, par
exemple, aucune trace de son passage dans
les universités espagnoles. L’homme aurait
été récompensé financièrement, et bénéficié
d’une nouvelle identité pour services rendus.
Le Roi aurait donc agi en toute connaissance
de cause bien qu’aujourd’hui le monarque
marocain soit lâché en rase campagne par le
monarque espagnol qui jure n’être pour rien
dans cette affaire.
Un affaiblissement de la monarchie
marocaine
Dans une interview donnée au journal Le
Monde le politologue marocain Mohamed Tozy
donne son sentiment : « Cette crise informe
sur les changements profonds des rapports de
la société marocaine au pouvoir. La société
n’est plus composée de sujets, elle est devenue
un acteur fort et important qui pèse sur les
acteurs politiques. C’est un processus initié
depuis une dizaine d’années et dans lequel le
printemps arabe et la réforme constitutionnelle
ont beaucoup joué. Le roi ne gouverne pas
uniquement par omniscience, mais dans un
rapport de force avec la société. La personnification
des décisions est devenue pour lui
risquée, il faut une institutionnalisation des
processus politiques et davantage de
communication avec le peuple. » C’est en 2011
que le monarque a été confronté aux premiers
signes d’une révolte lancée par les jeunes du
Mouvement du 20-Février, rejoints notamment
par les islamistes d’Al Ishane qui ne
reconnaissent pas le roi comme commandeur
des croyants. Le roi avait alors réussi à éviter
que son pays ne soit entraîné dans la tempête
des "printemps arabes en réformant la
Constitution et en annonçant des élections
anticipées. Néanmoins, il va être difficile au
monarque, faible sur le fonds et sur la forme,
d’éviter de nouvelles contestations. La question
de la pédophilie, qui apparaît au Maroc,
comme une infamie pratiquée par de riches
occidentaux, a été le déclencheur de la révolte.
Il y en aura d’autres dans un pays où la
pauvreté grandit d’année en année et n’est
compensée dans certaines régions que par la
culture à grande échelle du cannabis.
GXC