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Maroc : PETIT ROI MAIS GRANDE ERREUR

vendredi 16 août 2013, par Journal de la Corse

PETIT ROI MAIS GRANDE ERREUR

Le Roi du Maroc a tenté de renverser une situation extrêmement périlleuse en annulant la grâce accordée au pédophile de nationalité espagnol Daniel Galvan. La mesure risque fort de ne pas calmer la colère populaire puisque le pédophile avait déjà quitté le Maroc pour l’Espagne où il a été arrêté. En attendant, c’est l’un des pions essentiels pour la stabilité du Maghreb qui vacille.

Une grâce qui met le feu aux poudres
Le Roi Mohamed VI a tenté de réparer les dégâts d’une grave erreur politique commise en accordant une mesure de grâce à Daniel Galvan, un pédophile de nationalité espagnole condamné à trente ans pour viols sur onze mineurs. De plus, c’est le violeur qui a porté plainte contre ses victimes afin d’éviter d’avoir à payer les indemnités. Mohamed VI avait décidé de gracier Daniel Galvan, un pédophile à la personnalité controversée, âgé d’une soixantaine d’années. Condamné à 30 ans de prison en 2011, ce pédophile d’origine espagnole mais de nationalité irakienne vivait en Espagne sous une couverture d’enseignant universitaire. Il s’agirait, selon des médias espagnols, d’un ancien agent des services spéciaux irakiens, qui aurait collaboré avec les Occidentaux lors de l’invasion de l’Irak. En contrepartie, il aurait obtenu de pouvoir refaire sa vie sous une nouvelle identité. Il vivait tranquillement en Espagne, voyageant souvent au Maroc, jusqu’à ce que ses actes pédophiles soient révélés. Jugé et lourdement condamné, il purgeait sa peine jusqu’à ce que la décision de le libérer, intervenue dans le cadre d’une grâce royale accordée par le Roi Mohamed VI à 48 prisonniers espagnols, au lendemain d’une visite du roi Juan Carlos, ait soulevé une tempête au Maroc.

Revirement inédit
Face à la colère populaire, le palais royal a tenté de minimiser les dégâts, en se défaussant sur l’administration, à qui l’impair a été attribué et justifiant le limogeage d’un haut fonctionnaire. Mais chacun sait au Maroc que la mesure de grâce n’a pu être prise qu’avec l’aval du monarque. Fait unique dans l’histoire du Maroc, des manifestations populaires ont été organisées dans plusieurs villes marocaines pour protester contre la décision royale. Des associations de défense de l’enfance s’y sont mêlées, lui donnant un écho inattendu en Europe, notamment en France, dont des personnalités célèbres, ministres en tête, se rendent au Maroc pour des vacances sexuelles. Le Roi du Maroc, commandeur des Croyants, a été contraint de plier sous la pression de la rue et retirer sa grâce au pédophile. Selon les enquêtes menées par une presse internationale tenace, la décision du Roi a été prise dans le cadre d’un deal visant à récompenser un agent hispano-irakien qui a fait preuve d’un très grand zèle pour aider les Occidentaux lors de l’invasion de l’Irak. Des journaux espagnols ont notamment enquêté, et découvert une série de contre-vérités sur l’identité du personnage. Il n’y aurait, par exemple, aucune trace de son passage dans les universités espagnoles. L’homme aurait été récompensé financièrement, et bénéficié d’une nouvelle identité pour services rendus. Le Roi aurait donc agi en toute connaissance de cause bien qu’aujourd’hui le monarque marocain soit lâché en rase campagne par le monarque espagnol qui jure n’être pour rien dans cette affaire.

Un affaiblissement de la monarchie marocaine
Dans une interview donnée au journal Le Monde le politologue marocain Mohamed Tozy donne son sentiment : « Cette crise informe sur les changements profonds des rapports de la société marocaine au pouvoir. La société n’est plus composée de sujets, elle est devenue un acteur fort et important qui pèse sur les acteurs politiques. C’est un processus initié depuis une dizaine d’années et dans lequel le printemps arabe et la réforme constitutionnelle ont beaucoup joué. Le roi ne gouverne pas uniquement par omniscience, mais dans un rapport de force avec la société. La personnification des décisions est devenue pour lui risquée, il faut une institutionnalisation des processus politiques et davantage de communication avec le peuple. » C’est en 2011 que le monarque a été confronté aux premiers signes d’une révolte lancée par les jeunes du Mouvement du 20-Février, rejoints notamment par les islamistes d’Al Ishane qui ne reconnaissent pas le roi comme commandeur des croyants. Le roi avait alors réussi à éviter que son pays ne soit entraîné dans la tempête des "printemps arabes en réformant la Constitution et en annonçant des élections anticipées. Néanmoins, il va être difficile au monarque, faible sur le fonds et sur la forme, d’éviter de nouvelles contestations. La question de la pédophilie, qui apparaît au Maroc, comme une infamie pratiquée par de riches occidentaux, a été le déclencheur de la révolte. Il y en aura d’autres dans un pays où la pauvreté grandit d’année en année et n’est compensée dans certaines régions que par la culture à grande échelle du cannabis.

GXC

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