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Médias

jeudi 29 juillet 2010, par Journal de la Corse

Quand la presse étrangère se penche sur la Corse L’hebdomadaire Courrier International a réservé son dossier àla Corse perçue par différents médias. Italiens, anglo-saxons, américains, espagnols, russes, suisses, australiens, les journaux sont nombreux àinviter l’île de beauté dans leurs colonnes. Le premier constat qui s’impose àla lecture de cette sélection d’articles opérée par Courrier International est que la Corse est abondamment traitée par les médias internationaux. Cette petite île de la Méditerranée alimente les fantasmes les plus diverses et suscite la caricature qu’elle soit volontairement provocatrice ou sincèrement bienveillante. La diversité des regards « Â La Corse intrigue. La Corse surprend  » écrit en introduction un journaliste de 24 Heures, quotidien suisse basé àLausanne. L’île et ses habitants nourrissent en effet des fantasmes des plus invraisemblables aux plus loufoques. Les bergers sont forcément barbus, les femmes renfrognées, les hommes fainéants, les cochons toujours au milieu de la route, les cagoules sur chaque banquette arrière de 4X4 et les prix systématiquement exorbitants. Tous soulignent au moins une fois la splendeur des paysages insulaires, « Â des panoramas àvous faire réciter vos prières  », « Â merveille de la nature  », « paradisiaque  »,… A la lecture de certains articles, on s’amuse. The Observer conte le périple de deux Britanniques sur un des sentiers de randonnée les plus réputés d’Europe, le GR20, rebaptisé « Â Jhay Air Vang  ». Une journaliste américaine du New-York Times raconte ses déboires pour accomplir son « Â seul objectif : remplir une valise entière de saucissons  ». Elle découvre alors qu’ « Â il y a une saison du saucisson  » et qu’on ne trouvait pas plus de brocciu que d’oursins ou de cabris en été… « Â La Corse ressemble àsa nourriture : elle ne tente de plaire àpersonne d’autre qu’àelle-même et ne ressemble en rien àune zone estivale mondialisée  », analyse l’Américaine qui semble éberluée qu’un territoire puisse échapper àla mondialisation et que « Â l’industriel toute l’année  » soit sacrifié sur l’autel de l’authenticité et de la saisonnalité. « Â Quelque chose de la Tchétchénie  » D’autres articles consacrés àla situation politique passée et présente, ou àl’activité clandestine suscitent l’interrogation quand on ne sursaute pas d’effroi. « Â L’histoire tumultueuse de la Corse ferait passer la Tchétchénie pour un havre de paix  », écrit le Daily Mail tandis que La Stampa rappelle qu’àParis « l’on n’a pas oublié les luttes et les attentats des dernières décennies, ni leur bilan : plus de cent morts, soixante personnes encore en prison et au moins trois cents militants indépendantistes toujours dans le maquis, la clandestinité  ». Un journal de Moscou, Tchastny Korrespondent, s’est livré àun décryptage surprenant du nationalisme insulaire. On y apprend que « Â l’île compte donc plusieurs dizaines d’organisations terroristes, qui se livrent essentiellement au racket, au vol et au trafic e drogue  » et que « Â le nationalisme n’est invoqué que pour servir de couvertures àces activités criminelles  ». Dans son analyse, le journaliste russe note que les Corses « Â se considèrent comme un peuple àpart  », constate que les nationalistes locaux sont utopistes, rappelle que « Â les deux tiers des habitants préfèrent rester dans le giron de Paris, affirme que la Corse « Â compte parmi les régions les plus pauvres de France  » et « Â vit avant tout de subventions  ». Et de conclure : « Â le séparatisme et le nationalisme sont devenus avec le temps une composante de l’existence, de la conscience et de la culture nationale  » (…) « Â il semble donc peu vraisemblable que les multiples tentatives de l’Elysée pour résoudre le problème du nationalisme corse aboutissent rapidement  ». D’aucuns admettent que les attentats ont préservé le maquis sauvage et le littoral de l’urbanisation. L’alliance d’une partie de la classe politique avec les nationalistes modérés, les indépendantistes et les associations de défense de l’environnement contre le Padduc et la bétonisation des côtes laisse incrédule un journaliste de la Stampa, quotidien italien. « Â Difficile de démêler les fils de l’identité nationale sur cette terre où le drapeau bleu, blanc, rouge flotte sur les bâtiments administratifs, où les façades des maisons sont parfois ornées de la bannière àla tête de Maure  », souligne-t-il. Bref, àla lecture de ce dossier consacré àla Corse, on s’aperçoit que l’île ne laisse pas indifférent et que les clichés ont la vie très dure. M.K  

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