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Les variations du tourisme méditerranéen

jeudi 23 août 2012, par Journal de la Corse

Alors que l’été tire sur sa fin, un premier bilan estival permet de tirer quelques leçons d’une campagne estivale mitigée. Il faudra attendre les chiffres officiels pour réellement tirer des conclusions définitives mais le sentiment est que les touristes n’étaient pas réellement au rendez-vous. Crise économique mais aussi autres destinations moins chères.

La Corse est une destination chère

Pour être descendu à plusieurs reprises vers l’extrême-sud de notre île, il m’a semblé que la circulation était particulièrement fluide. Il est vrai que je roulais à des heures particulièrement creuses. Mais tout de même… La clientèle italienne était absente crise économique oblige. Mais les continentaux ont également semblé bouder nos côtes. Pourtant la météo nous était favorable. Il faut donc chercher les raisons ailleurs. Première constatation : la Corse est une destination chère. Outre le passage, il faut avouer que les professionnels, bien souvent, ne se mouchent pas du coude. Les fruits sont souvent deux fois plus coûteux dans nos hypermarchés que sur le continent. C’est un leitmotiv qui finit par devenir franchement agaçant. À force de se payer sur la bête, les professionnels pour finir par tuer la poule aux œufs d’or. En attendant ils affament l’autochtone qui subit cette loi estivale sans rien pouvoir dire. Outre que l’effet Leclerc ne se fait toujours pas sentir, il est proprement inadmissible que la Corse soit une des régions les plus chères d’Europe alors même qu’elle est une région productrice dans bien des domaines. Mais voilà, nos producteurs et intermédiaires, au lieu de baisser leurs prix pour s’attirer une nouvelle clientèle, préfèrent faire payer l’éventuel manque à gagner à ceux qui leur sont fidèles par choix et plus souvent par nécessité. Les hôtels se plaignent des locations privées. Encore faudrait-il que les prix soient abordables par des familles entières qui n’en peuvent plus de payer la chambre et le restaurant. 20 euros la pizza dans certains restaurants ajacciens !!!

Gare à la crise de l’euro

L’euro est paradoxalement le meilleur et le pire pour l’économie corse. Le meilleur car il garantit une clientèle européenne du nord. Le pire car si certains pays de la zone méditerranéenne, le quitte, la Corse deviendra proprement inabordable. Imaginons la Grèce retrouvant sa monnaie nationale. Sa période estivale sera tout simplement deux fois moins chère que la Corse. C’est dire si nous devons aujourd’hui choisir entre un tourisme de masse peu rémunérateur et particulièrement dévastateur ou un tourisme de haut de gamme, plus facilement maîtrisable. Ce n’est certainement pas très démocratique mais cela devient une nécessité. Le tourisme de masse revient extrêmement cher à la collectivité nationale et insulaire. Contrairement à ce que l’on veut bien affirmer, les low costs en tous genres ont un coût exorbitant en termes de subvention et de réfactions des taxes. Il est onéreux pour ce qui concerne les ordures, le traitement des eaux etc. Le nouveau Padduc, pavé de bonnes intentions, devra prendre en compte cette dimension du problème et s’attaquer de front à l’idée sarkozyste d’un tourisme de masse salvateur. Sans une telle réflexion menée par tous les citoyens, l’illusion du tout tourisme finira dans la violence et la colère. Elle aura au passage favorisé la spéculation immobilière et ne profitera qu’aux grandes surfaces et aux grandes chaînes hôtelières, réservant des miettes pour le reste de la population corse.

GXC

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