L’édito d’Aimé Pietri
Bien que l’Epiphanie soit déjà loin derrière nous, on pourrait comparer aux rois Mages les candidats aux élections présidentielles qui vont tout prochainement venir en Corse, avec ce qu’il faut pour séduire l’électeur. Ce qu’il faut c’est bien entendu, le tombereau de promesses que chacun à sa manière déversera sur les terres arides traversées, tambour battant, en limousine ou en hélicoptère ( en hélicoptère de préférence pour faire plus vite) avec quelques haltes bien choisies pour distiller leur bonne parole. Il ne manquera pas, c’est sûr, de gogos qui la prendront pour parole d’Evangile et pain béni. La fin de la violence qui déchire la Corse ? C’est pour demain ou presque. L’autonomie élargie pour doper les projets et revigorer les initiatives ? Ca va venir très rapidement. Le maintien des arrêtés Miot et des droits de succession ? C’est comme si c’était fait. Une autoroute Bastia-Ajaccio ? On y pense sérieusement. Le développement durable ? Il est déjà là. On croit rêver et pourtant les candidats assurent, la main sur le cœur, que le rêve, grâce à eux, sera bientôt réalité. Ravis, les auditeurs-électeurs applaudissent. Ils n’avaient jamais vu de candidats aussi prometteurs. Mais à quoi serviraient leurs tournées électorales si ce n’est à semer la poudre de perlimpinpin grâce à laquelle ils pensent pouvoir récolter les suffrages qu’il faudrait pour atteindre la magistrature suprême ou, à défaut, se placer dans le sillage du vainqueur en vue d’un futur rebondissement. L’or, l’encens, la myrrhe…les rois Mages, eux, apportaient des présents. Les candidats offrent des promesses. En espérant que leur magie sera de nature à convaincre.