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Les marchés terrassent la démocratie

jeudi 17 novembre 2011, par Journal de la Corse

Silvio Berlusconi a promis de démissionner de ses fonctions de premier ministre. Malheureusement cet heureux événement n’exprime pas la volonté de son peuple mais celui des marchés financiers mondiaux inquiets de l’impuissance du Duce priapique.

Les marchés contre Berlusconi

Les marchés ont montré pour la troisième fois qu’ils avaient dominaient la démocratie. Après avoir imposé le départ du premier ministre espagnol, de celui de la Grèce, ils viennent de mettre à genoux Silvio Berlusconi. L’Italie possède une dette de 1900 milliards d’euros, une somme capable de faire s’écrouler l’Europe tout entière et donc l’économie mondiale si elle continue de grossir. La réunion du G20, qui s’est tenue à Nice, n’avait qu’une fonction : rassurer les marchés en leur montrant que les États les plus riches de la terre étaient solidaires les uns les autres et, qu’à ce titre, ils sauraient pallier les carences de l’un des leurs. Les marchés ont donc réussi à s’imposer aux peuples et à faire payer ceux-ci pour les incuries du système capitaliste. Ce sont eux qui ont vaincu l’idée de référendum grec avec la complicité de la France, de l’Allemagne et des États-Unis. Ces derniers, bien que méprisant la vieille Europe, craignent avant tout que la Chine ne devienne trop puissante sur ce continent européen dont dépend aujourd’hui une bonne part de la consommation mondiale. Berlusconi était devenu un facteur de désordre et de division après avoir été un rassembleur. Les scandales qu’il a générés, son incapacité à mener le peuple italien sur la voie de l’austérité ont créé un rejet de la part des spéculateurs.

Un avenir bien sombre pour l’Italie

L’exemple grec démontre que les cures d’austérité provoquées par la spéculation ne résolvent pas la question du surendettement bien au contraire. Car le problème du capitalisme réside dans sa capacité de produire mais aussi à consommer. Les délocalisations ont déstructuré les territoires, les cultures et les peuples. Les capacités de production ont été détruites comme en période de guerre. Combien de temps l’économie des pays latins parviendra-t-elle à fonctionner sur les seuls deniers publics alors même qu’on détruit également des emplois publics au nom de l’austérité ? L’Italie d’ores et déjà vacille et sa chute menace l’économie mondiale. Après elle suivra la France qui peut déjà considérer comme perdus ses 3 A. Car son plan d’austérité va lui aussi comprimer la consommation et entraîner un renchérissement de la dette d’où il découlera inévitablement un déclassement par les agences de notation. Tous ces plans d’austérité entraînent les peuples dans une spirale qui fabrique de la misère en abyme. Il faudrait inventer un autre avenir pour les peuples. Personne n’y parvient pas même l’extrême-gauche qui disparaît à son tour dans le maelström de la crise. Jouons les madame Soleil. La prochaine étape sera le démembrement des états faibles dans un immense désordre social. Puis les peuples réclameront de l’ordre et de l’espérance. Ils exigeront de l’autorité à l’unisson avec les marchés. Reviendra alors l’époque des Bonapartes et des caudillos.

GXC

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