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Les jeunes et l’emploi

mardi 22 mars 2011, par Journal de la Corse

Une difficile union en Corse

La direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi de Corse (Direccte) a mené en partenariat avec l’association régionale des missions locales (Arml) une étude sur l’insertion professionnelle des jeunes insulaires. Le document, publié en janvier, permet de dresser un état des lieux de l’accès des jeunes à l’emploi et donc d’ajuster les actions destinées à favoriser le retour des 15-24 ans sur le marché du travail.

Les jeunes, comme les seniors, font partie des premières catégories d’actifs impactées par la crise économique et le chômage. La Corse n’a hélas pas échappé à cette conjoncture internationale. La jeune génération insulaire a vu le nombre de demandeurs d’emplois augmenter ces deux dernières années malgré l’offre de travail saisonnier liée au tourisme.

Moins nombreux et moins diplômés

La première observation de cette étude repose sur une particularité insulaire : les jeunes corses sont moins nombreux et moins diplômés qu’ailleurs. En 2009 (année de référence pour cette étude), la part des 15-24 ans représente 11,2% de la population totale contre une moyenne nationale fixée à 12,7%. « Leur poids dans la population résidente est en fait le plus faible de toutes les régions métropolitaines » et « l’apport migratoire qui dynamise la population régionale » n’a pas permis de grossir les rangs de la jeune génération, constate le document. Et ces jeunes se distinguent par « leur taux de scolarisation parmi les plus faibles de France métropolitaine », avec seulement 61% des 15-24 ans inscrits dans un établissement d’enseignement, soit quatre points en dessous de la moyenne nationale, selon l’étude. Un quart de cette tranche d’âge ayant terminé leurs études sont titulaires du baccalauréat tandis que seuls 6 jeunes sur 10 entre 18 et 21 ans poursuivent un cursus scolaire. Par conséquent, 27% de la jeune génération n’a aucun diplôme, chiffre qui place la Corse en tête des régions françaises. Etre sans diplôme dans un contexte de crise économique internationale favorise le chômage. Même si l’emploi des jeunes a augmenté depuis une décennie, leur situation sur le marché du travail reste précaire. Emplois saisonniers, contrats à durée déterminée sont le lot quotidien des 15-24 ans qui ne disposent d’aucune formation diplômante. Seuls 30,3% de cette classe d’âge bénéficient d’un métier stable, en majorité des employés, ce qui classe le taux d’emploi régional parmi les plus faibles de France. Néanmoins, les aides mises en œuvre par l’Etat et les collectivités locales, notamment la Collectivité territoriale de Corse, pour la création d’entreprise ont permis de faire progresser le nombre d’artisans, de commerçants et de chefs d’entreprises à 3,7%.

Difficile retour sur le marché du travail

Dans ce contexte régional, fin 2009, quelque 2.900 jeunes étaient à la recherche d’un emploi en Corse. Et leur nombre de cesse d’augmenter : + 32,2% pour les hommes et + 23,5% pour les femmes. Les moins diplômés sont les premiers touchés par la hausse des demandeurs d’emploi. « A cette hausse du chômage, se couple une progression (de 19,2% en un an) de la récurrence du chômage pour les jeunes insulaires », note l’étude. Les femmes sont majoritaires dans les personnes inscrites à Pôle Emploi (51,4%, soit quatre points de plus que sur l’ensemble du territoire français) tandis que les moins de 25 ans représentent 5% des demandeurs d’emploi de longue durée. Plusieurs paramètres compliquent le retour de la jeune génération sur le marché du travail : un contexte dégradé en raison de la crise économique mondiale, un déficit de formation, la concentration sur des métiers peu qualifiés, l’essoufflement des créations d’emplois. Le cycle de récession mondiale dans lequel est entrée la France aura révélé l’inefficacité des politiques d’emploi, de formation et d’insertion professionnelle en faveur des jeunes mises en œuvre précédemment. Et aura constitué l’occasion de réévaluer les actions publiques afin de faciliter le retour de la jeune génération sur le marché du travail. Ainsi, les jeunes ont pu s’appuyer sur des actions élaborées par les collectivités locales plus adapté à la réalité du marché du travail corse, souligne le rapport de la Direccte et de l’Arml. Les missions générales d’insertion, missions locales, contrats d’apprentissage ou aidés et autres programmes de formations professionnelles sont quelques-unes des mesures d’insertion qui ont permis de réconcilier durablement la jeune génération avec le monde du travail et de lui rendre un peu d’espoir d’un avenir plus stable. Même si les inscriptions à Pôle emploi des moins de 25 ans ont connu une augmentation l’an passé.

M.K

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