Quel lien existe-t-il entre le procès de jeunes chanteuses punk en Russie, la lapidation de femmes au nord du Mali, les déclarations scandaleuses d’un évêque au Brésil, l’offensive anti-avortement en Espagne et les délires religieux des fondamentalistes protestants aux États-Unis ? Ce sont toujours les femmes qui en sont les victimes. En France, un jour sur trois une femme est tuée au cours de violences conjugales perpétrées par le conjoint.
Des sorcières !!!!
Trois jeunes femmes, membres d’un groupe punk, les Pussy Riot, ont été placées en détention provisoire à Moscou, en mars, pour "vandalisme commis en groupe organisé". Leur crime ? Le 21 février, cinq membres du collectif avaient pénétré masqués dans la cathédrale moscovite du Christ-Sauveur, haut lieu du renouveau orthodoxe en Russie, pour y déclamer, en musique et devant l’autel, un Te Deum revisité à la sauce punk demandant à la Vierge Marie de chasser Poutine ("Vierge Marie, mère de Dieu, chasse Poutine, chasse Poutine, chasse Poutine") dénonçant à la fois le poids grandissant de la religion dans les affaires d’état et son rôle réactionnaire dans la condition de la femme. Le patriarche de l’Église orthodoxe, Kirill, avait qualifié leur performance de "blasphématoire" ramenant ainsi la Russie au XIXe siècle. Le pouvoir de Poutine et les orthodoxes les ont d’ailleurs présentées comme des sorcières gommant le caractère authentiquement politique et féministe de leur action. Les jeunes femmes sont toujours en prison, malgré le soutien international qui s’est développé.
Pour le Vatican le viol est moins grave que l’avortement
Le Vatican a justifié l’excommunication par l’évêque de Recife d’une mère brésilienne et de médecins, pour l’avortement d’une fillette de 9 ans. L’enfant avait été violée par son beau père. L’excommunication a été étendue à toute l’équipe médicale qui a pratiqué l’opération, mais pas au beau-père de l’enfant car "le viol est moins grave que l’avortement" a expliqué Giovanni Battista Re. Par ailleurs, la grossesse de la fillette comportait de hauts risques et mettait la vie de l’enfant en danger. Mais c’est elle qui aurait dû mourir. Plus près de nous, en Espagne, le ministre de la Justice, Alberto Ruiz-Gallardón vient d’annoncer que la loi autorisant l’avortement thérapeutique en cas d’anomalie du fœtus sera bientôt révisée. Les organisations féministes ainsi que le PSOE, le parti socialiste espagnol, ont d’ores et déjà dénoncé une attaque contre les droits de la femme destinée à contenter les néo-franquistes et les membres de la très puissante organisation catholique Opus dei. Aux États-Unis, catholiques intégristes et fondamentalistes protestants font feu de tous bois pour faire interdire l’interruption volontaire de grossesse rejoignant ainsi l’idée que le viol est un crime contre la loi, l’avortement un assassinat pur et simple. Au détour de la crise, ces campagnes visent également à renvoyer "les femmes à leurs enfants et à leurs casseroles" sous-entendant que Dieu ne les a créées que pour ces fonctions domestiques. En Chine, les assassinats de bébé fille commencent à alarmer les autorités enferrées dans leur très stupide campagne de l’enfant unique. Par ailleurs, la condition de la femme chinoise se dégrade. Pour exemple, ces "sheng nu", ces Chinoises célibataires dont "personne ne veut" parce qu’à 27 ans elles ne sont toujours pas mariées souvent parce qu’elles estiment ne pas avoir trouvé l’homme qui leur plaisait.
Et en terre d’Islam…
Là où la condition de la femme se dégrade à une vitesse exponentielle sont les territoires récemment livrés aux islamistes. L’adoption de la charia, la loi religieuse, a ouvert la porte à toutes les atrocités : femmes mutilées, lapidées, exécutées sommairement en Afghanistan, au nord Mali, en Somalie et plus récemment dans certaines provinces de la Tunisie, de la Libye et bientôt de la Syrie. Sans oublier ces pays "amis" que sont l’Arabie saoudite, le Yémen où la cruauté des hommes envers les femmes s’exerce au quotidien dans le silence absolu des puissances occidentales. C’est ainsi que la moitié du ciel est quotidiennement opprimée par l’autre moitié avec pour prétexte les religions et parfois hélas la bêtise toute bête de petits mâles encouragées en cela par des cultures machistes. Il n’y a pour s’en convaincre qu’à visualiser le film en caméra cachée de cette étudiante belge qui, à Bruxelles, dans les quartiers défavorisés se fait insulter et traiter chaque jour comme une prostituée. Il est temps grand temps que les agressions anti-féminines soient traitées légalement comme une variété
GXC