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LES ÉLUS EN LIGNE DE MIRE

jeudi 1er mars 2012, par Journal de la Corse

L’édito d’Aimé Pietri

Un certain nombre d’attentats à l’explosif ou d’assassinats mettent en lumière la haine distillée par certaines factions envers les élus de tout bord. (1) On se souvient encore de cette chanson que « Canta u populu corsu » faisait applaudir, dans les années 70 du XXe siècle et où il était question de ne pas aller voter « per sti purcellacci tecchji » que l’on se promettait d’égorger. Depuis, les philippiques ont perdu de leur agressivité mais la haine demeure. Et il arrive que les élus fassent les frais de ses accès. Dés lors, on peut se demander si seule la haine, arme le bras des dynamiteros et des assassins On en connaît – lorsqu’ils demeurent vivants- qui se remettent difficilement des dégâts, pas seulement matériels, causés par la bombe ou les balles dont ils ont été les destinataires. D’autant, qu’après les manifestations de sympathie, pas toujours spontanées, la rumeur ne tarde pas à faire état des causes possibles, mais jamais prouvées, de l’attentat, certains allant même jusqu’à laisser entendre que les agresseurs avaient visé juste. Pourtant une telle stratégie de la peur a peu de chance de réussir. Car s’il y a un fond de haine chez l’agresseur on découvre un fond de rage chez l’agressé. La vendetta qui a fait, qui fait encore, tant de mal à la Corse, résulte sans doute de ces antinomies. Et la démocratie, dont on se gargarise à toutes les tribunes, n’est pas près d’imposer ses principes et ses règles. La maintenir à flot relèverait même de l’exploit dans ce pays livré à tous les antagonismes et à toutes les contradictions. On espère néanmoins quelques lueurs de bon sens. Pour lui éviter l’abîme où elle tend à sombrer.

(1)Lire par ailleurs sur le sujet, en pages 6 et 7, l’analyse de Pierre Corsi

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