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Les dominos européens commencent à tomber

jeudi 21 juillet 2011, par Journal de la Corse

La crise de la dette dans la zone euro a atteint l’Italie. Avec 1900 milliards d’euros, le plus grand marché de la dette libellée dans la monnaie unique européenne semblait à l’abri de la spéculation. Les hésitations quant au plan à mettre en place pour sauver la Grèce, ont donné aux spéculateurs l’occasion de s’en prendre désormais à l’Italie qui représente une dette pesant à elle seule deux fois plus lourd que toutes les dettes des pays aidés par l’Europe. C’est dire que si la contamination prend l’euro ne survivra pas.

Une bonne affaire pour les vautours

La dette coûte très cher aux salariés et aux plus démunis. Elle risque fort d’être le cimetière des états-nations. Mais elle est une excellente affaire pour les spéculateurs de tous poils et notamment pour les banques qui peuvent perdre sur les fonds prêtés aux nations en difficulté mais s’y retrouvent largement en spéculant sur cette même chute. C’est aussi le signe que le fossé devient un gouffre entre les pays du nord de l’Europe et ceux du Sud. Car si les pays du sud doivent emprunter à des taux records dépassant les 10% ceux du nord en qui la finance a confiance voit leur taux chuter à 2,65%. Du coup, la dette de ces pays s’allège chaque jour un peu plus. Au niveau des relations entre pays, le divorce s’annonce difficile. Ainsi le couple franco-allemand ressemble de plus en plus à celui d’un parent pauvre avec l’oncle d’Amérique. Depuis 10 ans, jamais l’écart entre les conditions d’emprunt des deux pays n’ont été aussi élevées : 0,7 % de plus pour la France ! Et ne parlons pas de l’Italie : 3,34 % de plus que l’Allemagne) qui a rejoint l’Espagne. Quant à la Grèce en quasi cessation de paiement, elle emprunte avec dix points de plus que l’Allemagne, plongeant chaque jour un peu plus. L’Europe ne parle plus d’une voix commune face à ce désastre. Ses hésitations ont permis aux agences de notation de dégrader une fois encore la note de la Grèce offrant du pain bénit aux spéculateurs qui désormais achètent à tour de bras des assurances qui, en cas d’effondrement de l’un des pays visés par la spéculations tripleront de valeur.

Une Europe en perdition

Faute d’avoir su construire une Europe sur un projet social, l’Europe sombre sous les coups de boutoir d’une finance qui ne connaît ni l’humanisme ni le patriotisme sans même réaliser qu’en agissant comme elle le fait elle tue la poule aux œufs d’or à savoir les états. Car désormais la finances assèchent les états, ponctionnent les peuples. Les banques jouent contre les intérêts de la grande masse de la population mondiale. Au nom d’un libéralisme criminel on a laissé se développer un parasite gigantesque qui détruit les économies. En acceptant que l’Europe fasse entrer dans son giron des pays aux économies pauvres et exemptes de lois sociales, les dirigeants qu’ils soient de gauche ou de droite ont servi la soupe à un patronnat qui a vu là l’occasion de délocaliser en Europe. Mais ce faisant ils ont anéanti les économies à la ramasse qui avaient joué les bulles spéculatives immobilières.

Des spéculateurs à l’affut

En jouant contre la Grèce les spéculateurs ont accumulé des sommes astronomiques de liquidité qu’il faut à tout prix replacer sur le marché. Ces liquidités jouent actuellement contre l’arc méditerranéen. Mais la dette italienne est telle qu’elle risque d’entraîner par le fond l’Europe entière. Il ne fait nul doute aujourd’hui que l’Europe germanique ne sacrifiera pas ses intérêts qui se tournent vers l’Est pour sauver les Latins. En Italie même la Ligue du Nord lâchera le sud comme la Belgique flamingante lâchera le pays Wallon. Les spéculateurs sont comme des charognards, ils guettent les proies affaiblies pour se jeter dessus. La vérité est qu’aujourd’hui c’est tout le système qu’il faut mettre à plat. Sans politique sociale, il ne saurait y avoir de consommation dynamique et sans consommation, les spéculateurs eux-mêmes finiront pas ne plus rien avoir à dévorer. Il est donc vital de refuser le faux choix qui nous ait donné de faire : rogner sur nos maigres acquis pour sauver un système qui de toutes manières est perdu car il a oublié que l’économie doit être au service du bien être humain et non le contraire.

GXC

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