Au départ, les ruines des Etats et leurs peuples exsangues. Puis les grands visionnaires et les volontaires d’une Europe unie, tournée vers la jeunesse et vers l’avenir. Peu à peu, les gens s’en sont éloignés. Restait ce pot-au-lait du fabuliste, le rêve des peuples et de Pierrette. Patatras, le pot vacille…Alors « Adieu veau, vache, cochon, couyée » ? Chacun présentera son explication à l’affaire grecque. Mais voici que les états hanséatiques se séparent des méditerranéens et que pour commencer, en tout état de cause, les Grecs sont écrasés. Dans chaque pays, la masse est tenue à distance. Une classe dirigeante (D’autres disent une caste) ne trouve aucune opposition dans son seing. Tous les discours n’ont entre eux que peu de différence. On ne voit pas comment l’Europe pourrait sortir de sa paralysie constitutionnelle. Les Etats ne s’orientent vers aucun objectif et se replient sur eux-mêmes. Comment pourrait-il en être autrement, lorsque les citoyens sont éloignés des décisions européennes. Les élections des parlementaires européens sont désertées par les électeurs et atteignent des taux d’abstention faramineux. Quant au Parlement européen, il ressemble à ces Byzantins qui discutaient du sexe des anges pendant que l’ennemi était aux portes de Constantinople. Ainsi finit la capitale avec son empire millénaire, héritier de Rome. Certes, on pourra pour l’Europe trouver des expédients précaires. Mais l’économie est à base de confiance et d’énergie et celles-ci ne peuvent provenir que du peuple. La question de la dette publique avait été escamotée par les divers gouvernements sociaux démocrates ou libéraux. L’Europe a seulement servi de cache-sexe. Elle était le paradis de la religion économique des uns et des autres. Le Keynesime, le plan et les nationalisations étaient devenus obsolètes pour les anciens marchés nationaux trop restreints en population. Oui, mais l’Europe était là avec son marché de 300 millions de consommateurs et ses savoir-faire. Il en était de même pour les tenants de l’ultra libéralisme. L’Euro était là pour concurrencer le dollar et réguler les échanges. On peut gager qu’en France, comme ailleurs, la dette publique sera au centre des prochaines campagnes électorales. Mais les acteurs politiques vont-ils enfin rétablir la confiance populaire sans laquelle rien ne sera possible ? En commençant pat gommer les promesses dont chacun sait qu’elles ne pourront être tenues. L’incertitude demeure. L’effondrement de la Grèce annoncerait-il alors celui de l’Europe ?
Marc’Aureliu Pietrasanta